La Soif du mal / Les Nerfs à vif / Panique / Only Lovers Left Alive_. Quatre titres de films qui pourraient sonner comme les chapitres d’une sombre histoire, entre thriller et film noir. Quatre titres qui pourraient s’agencer comme des bouts de phrases ouvrant à une histoire potentielle. Celle des derniers amants encore en vie, peut-être Adam et Eve, qui, les nerfs à vif, au bord de la panique, ont soif. Une soif au-delà du mal, bien qu’ils y aient été abreuvés. Une histoire dont la conclusion annoncerait que seuls les amants ont survécu. Une histoire dont chacun de ces titres engage avec lui sa propre histoire. Des histoires illuminant le trouble de l’homme. L’homme trouble, ambigu, ambivalent. L’homme dans sa dualité. Car, ici, il n’est plus simplement question de bien et de mal, nulle intention de frontière entre le bien et le mal, mais bien d’innocence. Une coupable innocence.
Il y a entre ces quatre films une forme de verticalité et de circularité. De la verticalité d’un mouvement de caméra aérien qui devait se jouer des frontières en un plan-séquence grammairien (La Soif du mal_). Ou celle d’un homme suspendu à la gouttière de la calomnie (Panique_). À celle, bien sûr, d’une plongée circulaire jarmuschienne qui, en posant son tempo errant, ouvre au cercle vicieux : celui du temps (_Only Lovers Left Alive), celui de la violence (Les Nerfs à vif). Ici, tout se retourne et rien ne semble être ce qu’il paraît. Ici, se reflètent les comportements humains. Des comportements sombres qui nous éclairent.
Panique
Les Nerfs à vif
Only Lovers Left Alive
La Soif du mal