Carmin profond (Profundo carmesi) – Crimes à froid
Arturo Ripstein. 1996. Mexique. 112 min. Coul. 35 mm. VOSTF.
Couples dépareillés. Dans la vraie vie, l’improbable rencontre entre Raymond Fernandez et Martha Beck. Elle, est une infirmière complexée par sa corpulence. Lui, est un gigolo qui soulage ses conquêtes de leur argent. Ensemble, les deux amants, fous amoureux l’un de l’autre, écument le territoire américain, pratiquent l’arnaque au mariage et assassinent une vingtaine de femmes entre 1947 et 1949. Vingt ans plus tard, Leonard Kastle sera le premier à mettre en scène cette terrible histoire d’amour et de mort. Économe, épuré, influencé par les essais de la Nouvelle Vague française, Les Tueurs de la lune de miel se consacre à dénouer les fils de la relation Beck / Fernandez. Entre crises de jalousie et meurtres, Kastle milite pour le hors champ et le montage minimaliste. À l’arrivée, une parfaite antithèse du Bonnie and Clyde d’Arthur Penn. Dans Carmin profond d’Arturo Ripstein, les couleurs, chaudes de préférence, succèdent au noir et blanc. Les prénoms ont été changés aussi. De même, l’action se déroule dans un Mexique rural et désertique. Mais les mensonges et les illusions restent les mêmes. Entre horreur et dérision, film noir et tragédie rustique, une spirale meurtrière tout aussi charnelle que mystique.
Voir aussi Les Tueurs de la lune de miel