Joyeuses Pâques
Georges Lautner. 1984. Fr. 93 min. Coul. 35 mm.
Joyeuses Pâques est d’abord une pièce de Jean Poiret créée en 1982 au Théâtre du Palais Royal. Au départ, elle fut jouée par Nicole Calfan et Jean Poiret, puis en 2000 par Barbara Schulz et Pierre Arditi et enfin, en 2014, par Marilyne Fontaine et Roland Giraud. Entre temps, en 1984, le savoureux vaudeville de Poiret connaît une adaptation survitaminée pour le grand écran menée par Georges Lautner. Le réalisateur des Tontons flingueurs retrouve pour l’occasion le sautillant Jean-Paul Belmondo. Bébel et Lautner, la recette fonctionne à merveille et le tandem enchaîne tubes sur tubes. Flic ou voyou (1979), Le Guignolo (1980) et surtout Le Professionnel (1981), qui cumule plus de cinq millions d’entrées sur le territoire, ont tous été d’énormes succès au box-office. Pourtant, il était temps de donner un petit coup de jeune à ce cinéma populaire français du début des années 1980 qui, il faut bien le reconnaître, peinait à attirer les jeunes spectateurs dans les salles. Sophie Marceau, transfuge de La Boum (1980), rejoint donc le casting composé de Marie Laforêt, Rosy Varte et Gérard Hernandez. La jeune actrice assure l’instant fraîcheur avec, pour mission, de ramener le public adolescent dans le droit chemin. Inutile de préciser que c’est bien elle qui endosse le rôle de Julie, une séduisante jeune fille recueillie par le florissant quinquagénaire Stéphane Margelle (Belmondo), toujours prêt à offrir un lit surtout quand sa femme Sophie doit s’absenter. Mais les voies d’Orly sont impénétrables et une grève surprise ramène l’épouse au domicile. Pour s’en sortir, Stéphane fait passer Julie pour sa fille. Quiproquos, marivaudages et surtout action avec une kyrielle d’impressionnantes culbutes réglées au millimètre près par Rémy Julienne. Si les portes claquaient sur les planches, ici on préfère appuyer sur le champignon, sur mer, sur route ou dans les airs. Entre deux badinages, Bébel bondit, dérape, galope, ricoche, glisse, saute et conduit, mais au final c’est Rémy Julienne qui résume le mieux la situation : « Belmondo était capable de faire trois tonneaux après avoir déclaré du Shakespeare ». On le croit sur parole.
Séance présentée par Rémy Julienne