La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) – Maylis de Kerangal – Soirée de clôture
Nicholas Ray. 1955. USA. 111 min. Coul. DCP. VOSTF.
Le film qui a fait la légende de James Dean ; à moins que ce ne soit l’inverse, l’idole des jeunes se tuant au volant de sa Porsche avant même la sortie du film. Perdu éternellement entre l’enfance et l’âge adulte. Mais c’est bien Nicholas Ray qui est aux commandes : la confrontation au monde, la rébellion à un ordre quel qu’il soit. Un film qui étonne encore par son intensité : toutes les scènes sont un climax. Détachez vos ceintures, c’est reparti pour une course dite « de la poule mouillée ». La course-poursuite de Jimmy l’éthylique et de Natalie Wood la fugueuse. La fureur de rebelles sans cause, celle qui fait les immortels. Et si le récit est riche en conflits et la symbolique omniprésente, c’est avant tout l’écran large, le format CinémaScope, qui souligne le mieux la solitude des jeunes qu’il décrit. Ici, les décors sont épurés et débarrassés de vie et une simple paire de chaussettes dépareillées signifie la difficulté de trouver une place dans le monde adulte. Pourtant, Ray ne sombre jamais dans le pamphlet indigeste et saisit avec une désarmante naïveté l’idéalisme de la jeunesse et la froide indifférence des adultes tout en flirtant avec une certaine mythologie qu’il bâtit à grands coups de plans iconiques. Une œuvre flamboyante, un film légendaire devenu classique parmi les classiques où le meurtre d’un adolescent s’accompagne de la naissance d’un homme libéré du joug des adultes.
Séance précédée d’une « Histoire populaire de cinéma »
Un film choisi par Maylis de Kerangal