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Fenêtres sur cours

Du mercredi 01 février 2017
au samedi 04 mars 2017


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S’emparer d’un événement produit par une autre institution pour en donner un écho à la limite du détournement d’idée, l’idée, justement, est séduisante. S’inscrire par le cinéma dans un prolongement à une exposition de peinture, l’idée est carrément excitante. Parce qu’entre les deux il est question de regard. Du regard de celui qui a peint ou filmé. Du regard de celui qui contemple ou visionne. Tableau ou film, fixé ou en mouvement, tous deux racontent des histoires. Une Histoire. À leur manière. Avec leur tempo propre. Et si on les croyait antinomiques, ils sont au contraire à croiser.
Le Musée des Augustins présente jusqu’au 17 avril une exposition de peintures (du XVIe au XXe siècle) sur le thème de la cour : « Fenêtres sur cours ». Côté jardin, si l’on peut dire, en partenariat, et en reprenant le titre de son exposition, nous vous proposons un parcours à travers des cours de cinéma. L’intitulé de cette expo originale était déjà en soi une invitation à convoquer le cinéma ; son objet et sa proposition muséographique (au-delà des genres, nationalités et époques) confirment : nous retrouvons là notre manière de travailler une programmation thématique. Le lien était évident et un aller-retour sous forme de chassé-croisé s’imposait – on pourrait même regarder certains tableaux comme des photogrammes tirés de films… Se pose dès lors la question de l’usage de la cour dans sa représentation (consciente ou inconsciente), qu’elle soit d’immeuble, de récréation, de prison… Simplement topographique ou cadre symbolique ? À la fois ouverte et enceinte, la cour au cinéma est d’abord un espace scénique, un lieu de mise en scène. La cour comme espace de circulation et lieu de vie, du vivre ensemble – ce qu’elle est de par sa fonction. Jeu des circulations physiques dans Pauvres mais beaux. Lieu de parole dans Marius et Jeannette, où, plus picturale, elle est espace social dans la manière dont les personnages l’occupent et espace politique dans la manière dont Guédiguian la découpe en composant ses plans. De la cour au cours, elle synthétise le Front populaire dans Le Crime de Monsieur Lange : où l’on y ôte un panneau publicitaire pour y ouvrir une fenêtre en même temps qu’elle est lieu de crime. Elle sera encore laboratoire entomologique avec Récréations, où l’on y étudie les mœurs d’une curieuse société : les enfants… On l’aura compris, la cour est au premier abord une fenêtre donnant sur des rapports socio-politiques. Mais, du figuratif au métaphorique, elle peut être aussi lieu d’évasion, abstraction. D’où et par où l’on s’évade : la cour de prison dans Un condamné à mort s’est échappé. Ou l’alchimique Corridor qui transforme les espaces en atemporalité, ramenant la cour au cours du temps, la posant en sablier de la conscience. Jusqu’au Fenêtre sur cour, bâti sur le principe de la projection de cinéma, la cour devenant alors la distance qui sépare le spectateur de l’écran… Dernière, ou première, condition à cette mise en miroir.

Franck Lubet, responsable de la programmation

Bénéficiez du tarif réduit (6 €) pour les séances de la programmation Fenêtres sur cours sur présentation d’un billet d’entrée à l’exposition « Fenêtres sur cours » (Musée des Augustins)

Bénéficiez d’un tarif réduit (5€ au lieu de 8€) pour l’exposition “Fenêtres sur cours” au Musée des Augustins (jusqu’au 17 avril 2017) sur présentation de votre ticket de cinéma (séances du cycle Fenêtres sur cours).