Le Jour où la Terre prit feu (The Day the Earth Caught Fire) | Histoire(s) de restaurations – British Film Institute (BFI)
Val Guest. 1961. Grande-Bretagne. 98 min. Noir & blanc / teinté. Numérique DCP. VO. Sous-titrage informatique en français.
Le chaos règne et les esprits s’échauffent. Sortie de son axe à cause d’essais nucléaires incontrôlés, la Terre se dirige droit vers le soleil. À mesure que la température s’élève, la civilisation s’effrite. Au Daily Express, les journalistes continuent de suivre les évènements de près… Il est clair que Le Jour où la Terre prit feu, réalisé en pleine guerre froide, s’inscrit dans la veine des films d’anticipation surfant sur les dangers de l’atome. Pourtant, Val Guest va quelque peu brouiller les pistes en observant rigoureusement la déliquescence de notre civilisation vécue depuis les salles de rédaction d’un grand journal londonien. Rapide et efficace, Guest, lui-même ancien journaliste, donne le ton et le rythme. Effets spéciaux pour impressionner, la Tamise en ébullition, images d’archives pour authentifier, ouragans et inondations, et ce besoin urgent de faire ressentir un monde au bord du gouffre. À tel point que, à mesure que la tension monte, la chaleur, elle-même imprègnera la pellicule d’une teinte jaunâtre. D’ailleurs, plus aucune copie n’arrivait à restituer correctement ce gimmick participant au ressenti physique de la catastrophe avant cet impeccable restauration du British Film Institute. Si les négatifs image et son furent rapidement localisés dans l’antre de Studiocanal, il fallut quand même comparer méthodiquement, photogramme par photogramme, pas loin de soixante bobines de film afin de rebâtir ce très grand « petit » film résolument tourné vers le futur. Où, malheureusement, il trouvera des résonances on ne peut plus d’actualité.
Séance présentée par Kieron Webb, Film Conservation Manager, BFI National Archive – British Film Institute
