La Marche triomphale (Marcia trionfale)
Marco Bellocchio. 1976. Italie / France / Allemagne. 118 min. Couleurs. 35 mm. VOSTF.
Après la famille, la religion, l’éducation, la presse, c’est au tour de l’armée d’entrer dans le collimateur de l’auteur des Poings dans les poches. Lors de son service militaire, un étudiant se confronte à la violence de la vie en garnison. La Marche triomphale, ou quand la blague de trouffion vire à l’horrible. Car, ici, le soldat désapprend la solidarité, il expérimente le chantage à la virilité et est broyé par l’infernale machine à décerveler. Ici, la violence est institutionnalisée et le droit du plus fort l’emporte. Une fois vidé de ses facultés de réflexion, le soldat suit les ordres de son capitaine ; surveiller l’épouse infidèle coincée entre un mari sadique et impuissant et un amant exhibitionniste et dominateur. Une œuvre aiguë, dense et tranchante comme une lame, où Bellocchio cultive bien évidemment son sens du paroxysme.