Le Sourire de ma mère (L’ora di religione)
Marco Bellocchio. 2001. Italie. 103 min. Couleurs. 35 mm. VOSTF.
Crise de foi. Quand un peintre athée apprend que sa famille intrigue avec le Vatican pour canoniser sa défunte mère. Ne manque plus que sa signature au bas du tableau pour en faire une sainte. Mais l’athée rechigne, l’artiste résiste, et en même temps qu’il traverse crise conjugale et d’inspiration, lui, l’anticlérical, tombe amoureux de la professeure de religion de son fils… Non, Le Sourire de ma mère ne sera pas ce pamphlet tant attendu contre l’Église catholique. Cynique, grinçant et drolatique, face à un pragmatisme religieux (la béatification comme moyen de s’assurer un futur pour la famille et un plan de communication pour le clergé), c’est l’athéisme qui doute ; c’est-à-dire l’athéisme qui éprouve sa foi et la conforte. Et Bellocchio qui maîtrise mieux que quiconque l’art du paradoxe révélateur parvient pleinement à rendre tangente et tangible cette foi dans un libre arbitre menacé par le conformisme. De quoi retrouver le sourire.