La Belle Équipe | Zoom Arrière hors les murs | Véo Muret
Julien Duvivier. 1936. France. 104 min. Noir & blanc. Numérique DCP. Restauration menée par Pathé en 2015, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, à partir du négatif image nitrate (élément Christian Duvivier/Pathé), du négatif son optique (élément Christian Duvivier/Pathé), d’un marron nitrate et d’un contretype nitrate de la Cineteca Nazionale de Rome, avec le soutien du CNC. La restauration du film est présentée avec la fin telle que souhaitée par Julien Duvivier.
Présentation de la version restaurée de La Belle Équipe de Julien Duvivier, un hymne à la mélancolie, aux joies simples, à la camaraderie, à la tendresse… Restauration menée par Pathé en 2015, exécutée en 4K par le laboratoire L’Immagine Ritrovata, à partir du négatif image nitrate (élément Christian Duvivier/Pathé), du négatif son optique (élément Christian Duvivier/Pathé), d’un marron nitrate et d’un contretype nitrate de la Cineteca Nazionale de Rome, avec le soutien du CNC. La restauration du film est présentée avec la fin telle que souhaitée par Julien Duvivier.
Au cœur de l’été 1936, quelque part dans le Val-de-Marne, Julien Duvivier achève le tournage de son trente-huitième long métrage, La Belle Équipe. Le film suit la destinée d’un groupe d’amis, quatre ouvriers au chômage et un proscrit catalan, qui comptent bien transformer un ticket de loterie gagnant en guinguette profitable. Mais à la demande du producteur, Duvivier doit tourner une deuxième fin. Celle-ci devra être optimiste contrairement à la première qui emporte les faveurs du metteur en scène. Cas rarissime en France, le dénouement est mis entre les mains des spectateurs. Une projection est organisée dans un cinéma de banlieue et la fin heureuse l’emporte ! Pourtant, La Belle Équipe ne sera pas ce succès public estampillé Front populaire tant espéré. Par manque d’engagement ? Certainement pas car le propos est ailleurs. Si le cinéaste capture avec justesse l’air du temps (création des congés payés, début de la guerre d’Espagne, solidarité ouvrière…), ce n’est que pour mieux observer la chute d’une communauté qui tente de se reconstruire. En bord de Marne, on tape le carton, on boit des p’tits ballons et on disserte avec gouaille. Amitiés viriles et franche camaraderie. Jean Gabin aura beau pousser la chansonnette, il est déjà trop tard. Malgré la légèreté du ton, le bonheur commun et les idéaux se fissurent et le rêve vire au cauchemar. Durant des décennies, l’issue optimiste tempère les sombres intentions. Aujourd’hui, grâce à cette restauration contrôlée par Pathé, la tragique conclusion retrouve enfin la place qui lui est due.
Séance présentée par Guy-Claude Rochemont