Les Raboteurs | L’Homme qui danse
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Danse à la Cinémathèque
Les Raboteurs
Cyril Collard
1988. Fr. 7 min. Coul. 16 mm.
« C’est un couple d’aujourd’hui, dans une pièce vide d’un appartement parisien. Ils parlent d’amour ; surtout de vision, de points de vue, de vérité et d’illusion. Est-ce une illusion que ces trois danseurs qui, par des mouvements chorégraphiés sur le parquet de la pièce, en viennent à se figer dans l’espace et les positions des trois ouvriers du tableau de Gustave Caillebotte Les Raboteurs de parquet peint en 1875 ? »
Cyril Collard
« J’ai été séduit par la façon dont Cyril est, en quelque sorte, sorti de l’histoire. Ce scénario de rupture d’un couple dans le tableau, c’est de la danse à l’état pur, il y a des mouvements, les raboteurs sont là sans être là, comme des fantômes, comme des témoins têtus du passé du couple. Leur présence silencieuse et active raconte beaucoup. Je trouvais cela intéressant, ce travelling à la fin, où l’on découvre le plateau de tournage, où les acteurs laissent tomber les masques. Cyril avait l’air de dire, tout comme Caillebotte : “Vous aviez cru voir quelque chose, mais en fait, c’est encore d’autre chose dont il s’agit”. Ce que l’on laisse à voir n’est pas forcément ce qui est. »
Propos d’Angelin Preljocaj dans Topologie de l’invisible, Françoise Cruz, Éditions Naïve
L’Homme qui danse
Valérie Urréa, Rosita Boisseau
2004. Fr. 59 min. Coul. Numérique.
Angelin Preljocaj, Christian Bourigault, Dimitri Chamblas, Mark Tompkins, François Verret, Alain Buffard, Kader Belarbi, Josef Nadj, Philippe Decouflé… autant de visages d’artistes, exclusivement masculins, qui se succèdent à l’image. Ce projet patiemment mûri, de la critique de danse Rosita Boisseau et de la réalisatrice Valérie Urréa, réunit extraits de pièces et entretiens autour d’un même questionnement : le masculin et la danse. Ce documentaire procède par touches progressives autour d’un même angle de vue. En interrogeant ces « hommes qui font la danse contemporaine », interprètes et chorégraphes au parcours confirmé, autour d’une même figure, l’homme et son identité, Rosita Boisseau met à jour un double mouvement. De quelle façon les chorégraphes masculins sont-ils confrontés à cette question dans leur démarche artistique ? Cherchent-ils à échapper aux stéréotypes du genre ? Les différentes personnalités approchées pour couvrir cette thématique témoignent d’une pensée qui chemine de l’intime à la création des pièces. Entre les images de spectacles, chacun évoque un peu de sa réflexion autour du sujet.
Séance suivie d’un échange avec Sergio Diaz (assistant d’Angelin Preljocaj et répétiteur) et Kader Belarbi (directeur de la danse du Théâtre du Capitole)
En partenariat avec le Ballet du Capitole à l’occasion des représentations de Fokine / Preljocaj (2-7 juillet 2017)