Le Corrupteur (The Nightcomers)

Michael Winner. 1972. GB. 96 min. Coul. 35 mm. VOSTF.

1+1

Dès les premières minutes, il est difficile d’échapper au charme vénéneux des Innocents. Le film est une excellente adaptation du roman Le Tour d’écrou de Henry James. Noir et blanc somptueux, style néo-gothique et jeux d’ombre et de lumière. Au fantastique coloré et sanglant en vogue au début des 1960, Jack Clayton réplique par l’art de la suggestion. À la fin du XIXe siècle, Miss Giddens (Deborah Kerr), une institutrice, est chargée d’éduquer Flora et Miles, deux enfants, dans un vieux manoir. Elle découvre bientôt que ces derniers sont tourmentés par les fantômes de deux personnes décédées quelque temps auparavant… Rêves, illusions, fantasmes et névrose sexuelle d’une gouvernante bouleversée par la relation entre le palefrenier Quint et la précédente préceptrice, Miss Jessel. Avec Les Innocents, Clayton ouvrait la décennie sur un authentique chef-d’œuvre. Dix ans plus tard, Michael Winner va imaginer une « préquelle » au film de Clayton pour enfin lever le voile sur la relation entre Peter Quint et Miss Jessel. Dans le domaine de Bly House, Miles et Flora découvrent les jeux des adultes et les imitent. Le Corrupteur laisse-il la part belle au monstrueux ou critique-il ouvertement les mœurs bourgeoises ? Il n’empêche que l’entreprise hérétique de Winner fait mouche. Après tout, nos chères têtes blondes ne sont peut-être pas si innocentes qu’on veut bien le croire.

Un laboratoire de cinématographie, sur le principe du double programme. 1 entrée pour 2 séances. 2 séances pour 1 entrée en cinéma. L’interroger, le regarder autrement en mettant des films en regard sur le principe de montage :
1 plan + 1 plan =… Ici donc, 1 film + 1 film = ?

En partenariat avec l’ACREAMP dans le cadre du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.