La Femme rêvée – Soirée d’Ouverture – Maud Nelissen
Jean Durand. 1928. Fr. 128 min. N&b. DCP. Muet. Intertitres français. Avec Charles Vanel, Arlette Marchal, Alice Roberte
Une jeune Espagnole de noble naissance et un séduisant homme d’affaires sauvé in extremis de la cécité par cette « femme rêvée ». Une histoire d’amour perturbée par une perverse maîtresse entièrement dévouée aux tentations de la grande ville. La Femme rêvée, un projet ambitieux doté de moyens énormes qui faillit disparaître à tout jamais. Et pour cause, quand il sort en salles en 1928, le cinéma parlant, emmené par Le Chanteur de jazz, explose littéralement. Du coup, cette superproduction à la française n’intéresse plus personne. D’autant que Jean Durand, réalisateur des pages les plus mémorables du burlesque français, ne franchira jamais le mur du son. Il faudra donc attendre quatre-vingt-dix ans pour revivre les péripéties de Mercedes (Alice Roberte) et Angel (Charles Vanel) entre légèreté parisienne et rigueur sévillane. Les somptueux paysages de l’Andalousie, la fuite d’une manade de taureaux sous l’orage, les danseuses de cabaret les plus sexy de Paris, la piscine du Lido, le Casino de Paris, les bolides du circuit de Montlhéry… La Femme rêvée ne se refuse rien. Mais sous la façade de ce luxueux mélodrame bourgeois pointent les sujets brûlants qui passionnent et scandalisent l’opinion publique de l’époque : émancipation des femmes, possibilité d’un ménage à trois et, bien sûr, les plaisirs interdits de la nuit. Bref, un inestimable témoignage sur les Années folles à l’époque où Paris était encore la capitale de la fête et des avant-gardes.
Séance accompagnée au piano par Maud Nelissen et précédée à 19h du cocktail d’ouverture du festival
