Panique – Claude Lévêque
Julien Duvivier. 1946. Fr. 100 min. N&b. DCP. Avec Michel Simon, Viviane Romance, Max Dalban
On retrouve le cadavre de Mademoiselle Noblet dans un terrain vague et c’est la belle Alice qui fait dévier les soupçons sur M. Hire. C’est donc l’histoire du bizarre et presque inquiétant M. Hire. C’est lui qui portera le chapeau d’un meurtre qu’il n’a pas commis. Il s’agit là de la première adaptation du roman de Simenon, Les Fiançailles de M. Hire, avant celle de Patrice Leconte. Une histoire de Michel – Simon au lieu de Blanc. Un Michel Simon noir, très noir, pour un film misanthrope à souhait. L’histoire du bourreau et de la victime. Une histoire sur « qui a la gueule de l’emploi » et l’habit qui fait le moine. Ou, ce n’est pas parce qu’on est innocent que l’on est sympathique. Et vice versa. Surtout le vice. Michel Simon est décoiffant. Viviane Romance, lumineuse en garce manipulatrice et Duvivier, comme à son habitude, sans illusion. C’est l’histoire de M. Hire, celui qui n’aime personne et que personne n’aime. C’est aussi celle d’un groupe d’humains… malheureusement trop humain, qui peut passer en toute mauvaise foi de la liesse au lynchage. Pour Julien Duvivier, c’est le premier film qu’il réalise dans la France d’après-guerre après ses cinq longs métrages américains. Le but est de s’assurer un retour triomphal et pourtant l’échec sera cuisant, aussi bien public que critique. Un an après la Libération, il ne faut pas s’en étonner. C’est l’histoire de M. Hire, une bête traquée suspendue à la gouttière branlante d’un toit d’immeuble.
Séance présentée par Claude Lévêque