La Cinémathèque de Toulouse vient de recevoir un don important de 4 000 affiches en espagnol et en catalan et 3 000 press-books provenant de la collection de Lluís Benejam.
Lluís Benejam est un exemple de collectionneur d’objets cinématographiques, voué depuis de nombreuses années à une quête exemplaire : tout préserver, tout conserver.
L’histoire de Benejam en tant que collectionneur démarre à la fin des années 1960, lorsqu’il commence à conserver systématiquement des programmes de main, ces prospectus de différents formats que l’on trouvait autrefois dans le hall des cinémas. Il y avait accès grâce à l’imprimerie où il travaillait, Trayter à Figueres, qui éditait ces programmes pour plusieurs cinémas locaux. Cette collecte s’est poursuivie avec des photos promotionnelles et des affiches, récupérées auprès des salles de cinéma, sans tri sélectif.
En 1995, année du centenaire de la naissance du cinéma, Benejam est chargé par l’Académie des beaux-arts de Sabadell d’organiser une exposition sur les films oscarisés. Cette commande l’oblige à élargir sa collection et à retrouver toutes les affiches dont il n’a pas d’exemplaire. Pour ce faire, il se tourne vers les distributeurs de films qui, pour la plupart, conservent un grand nombre d’affiches dans leurs stocks. Une fois de plus, Benejam se retrouve face à un grand nombre de documents voués à disparaître. L’envie de les sauver pousse Benejam à les récupérer et sa collection prend de l’ampleur.
L’œil de Lluís Benejam observe sans discrimination. Pour lui, le plaisir est de donner une seconde vie aux objets, souvent récoltés in extremis, juste avant d’être jetés. Il devient ainsi un collectionneur qui rassemble, stocke, archive et n’hésite pas à proposer ses documents à d’autres pour que les objets qu’il collecte fassent partie de nouvelles collections. Il donne une nouvelle vie à ces objets, les active et leur procure un nouveau sens.
Pour lui, collectionner est à la fois un plaisir et une responsabilité.
Nous remercions vivement Lluís Benejam pour la riche relation de dons et échanges qu’il a entretenue avec la Cinémathèque de Toulouse au cours de ces dernières années.