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Rires muets

Du mardi 02 avril 2013
au dimanche 02 juin 2013

Dès ses origines, le cinéma choisit de faire du rire l’un de ses principaux ressorts. Et si l’expression du rire, sa manifestation sonore – éclat réprimé dans un moment de gêne ou cascade irrépressible et contagieuse – sont bien le fait de la salle, et donc des spectateurs, les films, même les plus drôles, sont restés muets jusqu’à la fin des années 1920. En consacrant l’exposition du hall de la rue du Taur à ces rires muets, la Cinémathèque de Toulouse rappelle que le rire au cinéma – thématique du 7e festival Zoom Arrière - a pour origine ce comique visuel, fondé sur la mécanique des corps, et qui irrigue les trois premières décennies du cinéma.

L’exposition est composée de deux ensembles, qui correspondent à deux moments de l’histoire du rire dans le cinéma muet. La première partie rassemble 12 affiches originales, toutes antérieures à 1914. Certaines sont françaises, d’autres anglo-saxonnes, d’autres encore trilingues (français-allemand-italien). Mais toutes adoptent une composition similaire. Le titre du film, qui figure souvent en haut de l’affiche, est la plupart du temps, et en dehors du logo de la société de production, la seule mention écrite. L’utilisation des couleurs, l’adoption d’un style parfois naïf, le trait presque caricatural de certains illustrateurs, le choix de privilégier une scène particulièrement drôle, caractérisent ces affiches, qui pour certaines demeurent les seuls témoignages de films aujourd’hui disparus.

Le deuxième ensemble est constitué d’une quinzaine de clichés en noir et blanc, portraits pour l’essentiel, mais également photographies de tournage, représentant les grandes figures du comique burlesque : Charlie Chaplin, Buster Keaton, Max Linder, Laurel et Hardy, Harold Lloyd, les Marx Brothers. Après les premiers temps durant lesquels les acteurs s’effacèrent devant leur personnage – ce que montre la première section de l’exposition –, cette galerie de photos témoigne d’un changement majeur : l’acteur-auteur prend le pas sur le type humain qu’il a inventé. Ce long passage du statut d’objet vulgaire, donc anonyme, à celui d’acteur et/ou cinéaste reconnu est une des dimensions essentielles de l’histoire du rire au cinéma.

Une exposition conçue à partir des collections de la Cinémathèque de Toulouse