Luis Buñuel : jusqu’à son dernier soupir
C’est par l’entremise de Robert Benayoun que Raymond Borde et Luis Buñuel firent connaissance. La Cinémathèque de Toulouse put de la sorte acquérir une copie de L’Âge d’or qui fut projetée à de multiples reprises dans les années 60 et 70, comme en attestent nos programmes aujourd’hui numérisés et accessibles en ligne. Autant le dire, les films de Buñuel ont toujours été au cœur de notre politique de programmation comme de notre identité.
De cette relation cinéphile – de cette amitié même entre Luis Buñuel et Raymond Borde – demeure aujourd’hui un très riche ensemble de photographies et d’affiches, dont celle très rare de Los Olvidados – rebaptisé en France Pitié pour eux – signée Pierre Delage et restaurée pour l’occasion. Pour commenter ces images (photographies de tournage, de plateau ou de promotion) qui témoignent de la récurrence des obsessions buñueliennes (le fétichisme, la mort, le religieux, la nourriture) mais aussi de ses préoccupations sociales, nous avons retenu quelques courts extraits de Mon dernier soupir, souvenirs écrits avec la complicité de Jean-Claude Carrière qui fut le scénariste des films français de la dernière période (du Journal d’une femme de chambre à Cet obscur objet du désir). De l’Espagne à la France, en passant par les États-Unis et le Mexique, ces images arrêtées viennent en retour éclairer quelques fragments des aventures cinématographiques, fantasmatiques, intellectuelles et politiques qui jalonnèrent la vie de Don Luis.