Nouvelles vagues européennes
Après s’être penchée au printemps dernier sur la Nouvelle Vague en France, la Cinémathèque aborde cet automne ce que l’on a parfois appelé les « Nouveaux cinémas », en s’arrêtant à l’occasion de cette exposition sur L’Europe centrale. L’assouplissement relatif des régimes politiques à l’Est du Rideau de fer dans les années 60 favorise en effet l’éclosion de nouvelles cinématographies. S’il n’est jamais question d’affronter directement le pouvoir, le recours à la dérision, voire à l’absurde, la liberté des corps, puis le portrait d’un monde en ruines concourent à l’émergence d’images nouvelles, aux antipodes du cinéma officiel que ces états avaient tenté de construire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Dans l’ensemble du bloc de l’Est, la terrible répression du printemps de Prague en août 1968 donne un coup d’arrêt brutal à cette renaissance que certains (Polanski, Forman…) poursuivent à l’étranger, tandis que d’autres (Menzel, Chytilova…) continuent tant bien que mal dans leur pays d’origine, avec des moyens parfois dérisoires. La confrontation des photographies de quelques-uns de ces films et des affiches de leur exploitation en France est éclairante quant au contraste entre l’humour parfois tragique de ces nouvelles cinématographies et une réception française qui fait la part belle à la libération des corps, dans un climat soixante-huitard assez joyeux. C’est ce décalage que cette exposition vous propose de découvrir.