20 ans à la rue du Taur – Hommage à Patrick Riou
Patrick Riou nous a quittés en ce mois d’octobre 2016. Depuis 1984 et jusqu’à la fin des années 1990, il a été notre photographe. Il a suivi nos activités à Toulouse et ailleurs : à ce titre il est le témoin de la grande mutation que connaît la Cinémathèque durant ces deux décennies.
C’est le temps de l’institutionnalisation : la première équipe de permanents se met en place en 1982 ; le rythme d’accroissement des collections se multiplie ; l’action locale, régionale et nationale (Avignon, La Rochelle, Lyon, Paris, Valence…) se développe ; nous co-organisons dans notre ville les Rencontres Nationales du Patrimoine Cinématographique, etc. Patrick Riou est présent à nos côtés sur la plupart de ces terrains.
Mais Patrick Riou est tout autant un acteur de ce mouvement. Il réalise pour nous différentes expositions. Avec lui, nous comparons les deux versions (muette et sonore) du Blackmail d’Alfred Hitchcock (1929). Nous découvrons aussi sous forme photographique les plus de 600 photogrammes qui composent Le Pré de Béjine d’Eisenstein (1935-1937). Ou encore nous plongeons dans la forme et la place de l’orientalisme dans le cinéma français des débuts du XXe siècle aux années 1930…
Ce mouvement de développement et d’institutionnalisation de la Cinémathèque de Toulouse a trouvé son accomplissement symbolique avec la prise de possession d’un lieu : le 69 rue du Taur. Le chemin fut long, mais au moment où nous célébrons les 20 ans de cette installation au cœur de la ville, rien ne saurait être plus simple et évident que de laisser à Patrick Riou la parole – celle de ses images du long chantier du « 69 de la rue du Taur » (il dura plus de deux ans) dont nous lui avions confié la mission d’en assurer un historique photographique.
Jean Paul Gorce, ancien directeur de la Cinémathèque de Toulouse
Cinémathèque de Toulouse (hall)
Photo © Jacques Mataly