Léo et Yves Mirkine, photographes sur un plateau – Exposition
Une invitation à voir le cinéma autrement. Par le regard d’un même œil… en l’occurrence de deux ici ! Plonger dans cinquante ans de cinéma au travers du prisme d’un métier particulier : celui de photographe de plateau, personne chargée de la prise de vue photographique sur les tournages et les plateaux de cinéma. Un rôle où l’on n’intervient pas dans le déroulement du tournage, où l’on ne participe en aucune façon à la fabrication même du film, mais un rôle essentiel car fixant en images des moments du film comme autant de prises que reproduiront affiches, articles, cartes postales pour la promotion et la postérité du film.
Léo Mirkine et son fils Yves font partie des grands noms qui ont honoré ce travail, au même titre que Roger Forster, Walter Limot, Sam Lévin ou Raymond Voinquel. Des années 1930 aux années 1980, ils ont accompagné à eux deux la réalisation de plus de 160 films et emmagasiné près de 120 000 négatifs que gère avec passion Stéphane Mirkine, fille de Yves, petite-fille de Léo.
De La vie est à nous (Jean Renoir, 1936) au Testament d’Orphée (Jean Cocteau, 1959) en passant par Les Diaboliques (Henri-Georges Clouzot, 1954), de Montparnasse 19 (Jacques Becker, 1957) aux Jeunes Loups (Marcel Carné, 1967), ils ont marqué de leur empreinte le cinéma populaire français. Mais pas seulement. Certaines productions américaines aussi, quand des scènes se tournaient autour de Nice (leur repère de toujours !), et pour Léo Mirkine sa couverture du Festival de Cannes pendant quarante ans a mythifié à jamais des portraits de stars comme Brigitte Bardot ou Robert Mitchum.
La Cinémathèque de Toulouse propose un panorama chronologique du travail des Mirkine à partir de son propre fonds, valorisant les tirages d’époque et complété par des portraits et des scènes cannoises aimablement transmises par Stéphane Mirkine.
Vincent Spillmann, Département des collections