Né en 1954 à New York, Buddy Giovinazzo est certainement l’un des plus atypiques cinéastes indépendants en activité. Après une poignée de courts métrages qu’il réalise au début des années 1980, Buddy Giovinazzo se lance en 1984 dans la réalisation de son premier long métrage. Entièrement tourné à Staten Island pour à peine une poignée de dollars, Combat Shock, véritable cauchemar urbain situé entre Eraserhead de David Lynch et Taxi Driver de Martin Scorsese, révèle un cinéaste en prise directe avec une société déliquescente. Il faudra pourtant attendre plus de dix ans avant de retrouver Buddy Giovinazzo aux commandes de la noire tragédie No Way Home où il dirige Deborah Kara Unger, Tim Roth et James Russo. Les déclassés de l’Amérique, une zone de guerre pour tout décor et l’effroyable mécanique sociale. Cette Amérique-là ne ressemble à aucune autre dans le paysage du cinéma indépendant made in USA. En 2009, Life Is Hot in Cracktown, film choral adapté de son propre recueil de nouvelles, enfonce le clou en saisissant sans concession aucune l’engrenage pauvreté, drogue et violence. Et si les excès de violence éclatent sans prévenir, c’est avant tout l’empathie, la compassion et la lucidité qui prévalent. Entre-temps, Buddy Giovinazzo aura dirigé Ornella Muti dans Menteurs et réalisé un segment de l’anthologie d’horreur The Theatre Bizarre. Actuellement, il vit et travaille à Berlin où il met en scène de nombreux téléfilms criminels.
Rencontre avec Buddy Giovinazzo jeudi 24 février à 19h
Il présentera trois de ses films
Combat Shock mercredi 23 février à 19h
No Way Home mercredi 23 février à 21h
Life Is Hot in Cracktown jeudi 24 février à 21h
Gem Deger est un artiste multimédia autodidacte né en 1997 à Konak, en Turquie. Fanatique de culture pop et d’art, il tourne plusieurs courts métrages LGBT et clips musicaux dans son pays natal avant de s’installer à Prague. Là, il peut s’exprimer sans contraintes et donner libre cours à ses visions subversives. C’est aussi à Prague qu’il trouve enfin des collaborateurs solides pour la réalisation de son premier long métrage : Playdurizm. Gem Deger n’a alors que vingt-trois ans et Playdurizm s’offre comme une réflexion provocante sur les limites floues entre la réalité et l’art, le culte de la célébrité et l’acceptation de soi dans une société qui n’en finit plus de juger l’autre. Extase, douleur, violence, érotisme, esthétique queer, amour et autant de différentes fenêtres de réalité. Un premier film sauvage, beau et inclassable par un cinéaste plus que prometteur.
Producteur français désormais basé en République tchèque, Steve Reverand est également codirecteur de la Prague Film School et a cofondé, en 2012, la société THE LAB à Prague, orientée vers la production de films de genre innovants et tournés vers l’international. Parmi ceux-ci, le court métrage Supine (Nicole Goode, 2018) a été récompensé par le Méliès d’Argent du meilleur court métrage fantastique européen au festival HARD:LINE en Allemagne, le projet cross-média Rusty Lake Paradox (2018) a dépassé les cinq millions de vues, et enfin le long métrage d’horreur queer Playdurizm (2020) a remporté les prix du meilleur long métrage au LUFF (Lausanne), au CUFF (Calgary) et au AUFF (Atlanta).
Ils présenteront en avant-première
Playdurizm de Gem Deger samedi 19 février à 21h
Le Toulousain Cédric Sire fait partie du cercle fermé des maîtres du thriller français. Il fait des études d’anglais entre Toulouse et les États-Unis, travaille quelques années dans le milieu de l’édition, du journalisme et de la traduction, puis publie ses premiers textes au sein de divers magazines et anthologies dès la fin des années 1990. Son écriture est physique, violemment précise, redoutablement addictive, et ses personnages tout en nuances. À ce jour, il est l’auteur de dix romans et de deux recueils de nouvelles, aux frontières du giallo et du thriller, qui revendiquent, entre autres, l’influence de Stephen King, Clive Barker, David Lynch ou encore Dario Argento. Il a reçu le prix Graham Masterton pour son roman L’Enfant des cimetières et le prestigieux prix Polar du festival de Cognac pour son thriller De fièvre et de sang. Ses livres sont traduits en plusieurs langues et certains d’entre eux sont en cours d’adaptation télévisuelle. Ils rencontrent tous un grand succès critique et public, comme en témoigne le formidable accueil réservé à ses deux derniers romans en date, Vindicta et La Saignée (sorti le 29 septembre 2021 aux éditions Fayard).
Il présentera les films de sa carte blanche
Lost Highway de David Lynch dimanche 20 février à 20h
Hellraiser le pacte de Clive Barker samedi 19 février à 19h
Le festival Grindhouse Paradise est un événement qui met à l’honneur le cinéma de genre contemporain avec un intérêt particulier pour les réalisateurs émergents, les esthétiques atypiques et les productions indépendantes des quatre coins du monde.
La programmation propose ce qui se fait de mieux dans le cinéma fantastique d’aujourd’hui : des pépites aux propos affutés qui font le buzz sur la toile aux films visuellement barrés passés à travers les radars en passant par les réalisateurs en pleine hype. Avec pour seul objectif de régaler les spectateurs avec des films atypiques et décalés, voire irrévérencieux, qui ont parfois du mal à se frayer un chemin jusqu’aux salles obscures.
Le festival Grindhouse Paradise est une initiative de l’association Toulouse Fantastic Film Club, créée par Yoann Gibert, Johan Borg et Guilhem Carassus.
Le destin n’avait jamais jugé utile de faire croiser les chemins de ces trois professionnels du secteur culturel. Jusqu’à ce beau jour de septembre 2018 où, accoudés au comptoir du bar du cinéma éphémère des halles de la Cartoucherie, une bière à la main, ils ont décidé de répondre à une question existentielle : quel est le meilleur film de John Carpenter ?
Alors certes, ils ne sont jamais arrivés à se mettre d’accord. Mais cette discussion enflammée a toutefois eu le mérite de révéler leur passion commune pour le cinéma fantastique et, surtout, leur envie de le partager.
Yoann Gibert, Johan Borg et Guilhem Carassus, cofondateurs et programmateurs de Grindhouse Paradise présenteront en avant-première
Bull de Paul Andrew Williams mardi 22 février à 19h
Un fanéditeur, un éditeur tout court, aussi discret que radical. Durant les années 1990 et 2000, Laurent Hellebé participe activement à la deuxième grande vague des fanzines consacrés au cinéma des marges. En l’espace de quelques mois, il édite Crash !, dédié au cinéma bis italien, Asian Mania, l’un des premiers fanzines français à s’intéresser au cinéma asiatique, ou encore Blind Date, qui décortique l’œuvre d’Albert Pyun. Tout ceci ne l’empêche guère de traîner ses guêtres sur bon nombre de tournages, dont le fameux long métrage Calibre 9 (2011) réalisé par Jean-Christian Tassy, et de participer à l’excellent prozine Versus. Entre-temps, cet infatigable amoureux du cinéma de genre passe la vitesse supérieure en écrivant Ciné Hong Kong, une des toutes premières tentatives hexagonales pour rendre compte de la richesse de la nouvelle vague hongkongaise chère à John Woo et Tsui Hark. Puis, à travers Panik Editions, qu’il contribue à créer, il accouche de deux impeccables essais : Walter Hill, l’esprit d’équipe et Tirs groupés, consacré à la production des films de genre des années 1980. Il édite aujourd’hui une version augmentée de son Walter Hill, sort l’essai Un air américain et prépare plusieurs autres essais sur le cinéma pour 2022.
Il présentera les films de sa carte blanche
Les Guerriers de la nuit de Walter Hill dimanche 20 février à 14h
Black Sunday de John Frankenheimer mardi 22 février à 21h
Une passeuse punky funky de disques de filles, de filles et de garçons… Marionnettiste au sein de l’association Animação, infographiste, chroniqueuse pour le pro-zine Punkulture, réalisatrice de clips (notamment pour le combo toulousain Wild Women and the Savages) et DJ, Lady Miss Penelope ne se refuse rien. Si elle vénère Nina Hagen et John Waters, ce n’est que pour mieux adorer Jim Henson (génial créateur du « Muppet Show ») et George Clinton. Provocation, élégance, inventivité et rythme ! Elle chérit le format 45 tours et collectionne les mange-disques qu’elle possède en quantité et de toutes les couleurs. Un rapport de cause à effet ? Peu importe ! Du funk au punk, rien ne lui échappe. Dans sa discothèque : du dub, du jazz, du rock, du hip hop, de la chanson, du classique et bien sûr des groupes féminins et des artistes femmes qu’elle traque inlassablement par goût et engagement.
Elle présentera un film de sa carte blanche
Here To Be Heard: The Story of the Slits de William Badgley vendredi 25 février à 21h