Quand Aftermath est tombé sur les écrans au mitan des années 1990, ça a jeté un froid sur les écrans et un gros coup de chaud dans les festivals. Ce n’était qu’un court métrage, mais il enfonça un terrible coin dans le flanc du cinéma. Mais c’est qui qui a fait ce truc ? Un Espagnol ?… Nacho Cerdà. Un nom que l’on n’avait jamais entendu et qui cinglait comme un coup de scalpel. Un talent brut comme un diamant. Brillant. Coupant. Sa Trilogie de la mort est devenue légendaire. Son passage au long métrage aura été plus compliqué. Accoucher sur une table d’autopsie n’est pas fait pour rassurer les financeurs. Ce sera Abandonnée, un film grinçant aussi choc que déconcertant. Puisant aux codes du genre pour mieux les dérouter. En somme, un film fantôme plus qu’un film de fantôme. Nacho Cerdà est un maître de l’horreur et pourtant sa filmographie est mince, trop mince. Cherchez l’erreur. Il est aussi un fin cinéphile et un collectionneur de 35 mm. Il monte dans les années 2010 le projet Phenomena Experience, des soirées de projections à partir de sa collection. Aujourd’hui Phenomena est devenue une salle de cinéma à Barcelone. Une salle où l’on peut tomber sur Cannibal Holocaust en allant voir Avatar. Une salle qui annonce à son entrée « Reality ends here ». Bienvenue dans le monde de Nacho Cerdà. Deux séances de ses films et deux films de son choix de sa collection 35 mm.
L’Argent de la banque
The Awakening
Aftermath
Genesis
Tintorera, du sang dans la mer
Abandonnée
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S’il faut résumer en quelques mots la motivation à l’origine du festival Grindhouse Paradise, cela donne : proposer à Toulouse, dans les conditions idéales d’une salle de cinéma, un rendez-vous pour se sustenter des plus fraîches digressions du cinéma de genre.
Portée par cette humble intention, l’équipe du Grindhouse Paradise dresse donc chaque année au mois d’avril un panorama non exhaustif, mais néanmoins festif, de longs métrages inédits ou en avant-première. Avec une appétence pour le fantastique, l’horreur, la science-fiction et le thriller, ainsi qu’une attention particulière portée aux cinéastes émergents et aux productions indépendantes qu’on ne trouve parfois que dans les bas-fonds du web. Et comme le mauvais genre trouve toujours sa voie, le rapprochement avec les garnements de l’Extrême Cinéma était inévitable !
Alors quand l’équipe nous a offert la possibilité de venir squatter l’écran de la Cinémathèque, on s’est dit que c’était l’occasion de mettre en exergue ce qui constitue le dénominateur commun de nos deux événements : l’amour des films joyeusement transgressifs. Une caractéristique que l’on peut attribuer sans hésitation au décapant Project Wolf Hunting, cinquième itération dans la filmographie du réalisateur Kim Hong-Sun. Alors prenez et mangez-en tous, ceci est notre gore livré pour vous !
L’équipe du festival Grindhouse Paradise
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Un producteur, un réalisateur, un chercheur, mais aussi un défricheur qui participa à tracer de nouvelles perspectives cinéphiles à travers ses livres, ses documentaires et surtout son label d’édition Mondo Macabro. En 1994, dans une époque pré-internet, Pete Tombs publie (avec Cathal Tohill) Immoral Tales, bientôt suivi par le mythique Mondo Macabro. Si le premier livre s’intéresse au cinéma d’exploitation européen sous la forme d’un guide essentiel, le second, tout aussi essentiel, explore les marges des cinémas indonésien, argentin, mexicain ou encore japonais. Une toute nouvelle génération de cinéphiles découvre alors l’existence des films de « vampires sauteurs » hongkongais, la version turque de Stark Trek et le Dracula pakistanais. Ces publications sont bientôt suivies d’une vingtaine de documentaires sur le cinéma pour la chaîne de télévision britannique Channel 4. En 2003, Pete Tombs fonde (avec Andy Starke) le label vidéo Mondo Macabro pour lequel il traque à travers le monde les films d’exploitation les plus rares et les plus étranges qui soient, puis en 2007, il coécrit et produit le film d’horreur pakistanais Zibahkhana: Hell’s Ground (2007, Omar Ali Khan). Pete Tombs est aussi l’un des partenaires de la société de production britannique Rook Films et a été producteur exécutif des films Down Terrace (Ben Weathley, 2009), A Field in England (Ben Weathley, 2013), The Duke of Burgundy (Peter Strickland, 2014) et Aaaaaaaah ! (Steve Oram, 2015), une comédie horrifique sans aucun dialogue.
Terrain de chasse
Animales racionales
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Fondatrice et taulière des éditions de la dernière chance, Delphine Bucher est illustratrice, autrice et fanzineuse. Son univers est nourri par le cinéma et la littérature américaine, quelque part entre Steinbeck, Twin Peaks, Stand By Me et Jack London. Elle s’inspire de ses voyages aux États-Unis, de l’Alaska au Texas en passant par la Louisiane, pour créer un univers tout en noir et blanc avec des linogravures sombres et brutes. Une douce invitation à prendre la route, empreinte de mélancolie, de grands espaces, de motels déserts, de routes interminables et de montagnes enneigées. En défendant le do-it-yourself, ces éditions sont nées d’un désir de partager autour de la littérature, de promouvoir la lecture et d’échanger par le biais de rencontres, expositions, ateliers, chroniques, salons de microédition… Impossible de ne pas marier la littérature à la musique, aux arts graphiques et au cinéma : ses publications sont un mélange de tout ça, du fait-maison, avec amour, quelques tâches d’encre et deux-trois coquilles, mais toujours avec passion.
leseditionsdeladernierechance.com
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Né et élevé à Charleroi en Belgique au début des années 1980, puis exilé en banlieue parisienne au début des années 2000, cet amoureux du cinéma asiatique a toujours trouvé dans l’objet filmique un ami précieux. Après des études de philosophie et de cinéma vouées à l’échec, il passe beaucoup trop de temps à regarder des films et, en bon autodidacte à en parler et à les analyser. Sur divers sites internet d’abord (HKMania, cinémafantastique.net), puis dans des fanzines (Cinémag’ Fantasique, Darkness) et enfin dans la collection d’ouvrage collaboratifs « Darkness, censure et cinéma ». Après plusieurs années de travail en équipe, Sébastien se lance dans la rédaction de son premier livre en solitaire : Ringo Lam, l’incendiaire, publié en décembre 2022 aux éditions Aardvark. L’ouvrage s’impose à la fois comme le premier livre au monde entièrement consacré au réalisateur et, au travers de sa filmographie, comme une observation de l’évolution de la société et de la cinématographie hongkongaise. Parallèlement à ses travaux d’écriture, Sébastien est aussi programmateur de courts métrages pour divers festivals parmi lesquels Hallucinations Collectives et Mutoscope.
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Inaccessible pour d’autres, l’homme chauve-souris ne manquerait pour rien au monde Extrême Cinéma. Il en est d’ailleurs un spectateur assidu et fait volontiers tomber le costume pour se fondre incognito dans la foule du festival, laissant chaque année Gotham à la merci des pires crapules le temps d’une semaine. Mais les héros ont aussi droit à leur repos.
Cette année, le vengeur masqué a accepté de venir rencontrer les Juniors de l’Extrême. Vous ne verrez pas son visage, mais découvrirez l’homme derrière le masque. Ses passions, ses peurs, son allergie aux pingouins et ses parties de jokari avec Robin, Batman n’a rien à cacher. Une super-batséance sans supercherie avec l’unique super-bathéros sans super-batpouvoirs. Imbattable !