L’Agression – Doubles programmes
Gérard Pirès. 1975. Fr. / It. 101 min. Coul. DCP.
Quelque chose comme cent vingt-quatre ans d’existence et, forcément, une impressionnante liste de productions, des Vampires de Louis Feuillade à El Dorado de Marcel L’Herbier, de La Poison de Sacha Guitry à Fantômas d’André Hunebelle et de Série Noire d’Alain Corneau à Subway de Luc Besson. Mais la plus ancienne société de production du monde a aussi connu ses couacs et dérapages incontrôlés. D’un côté, une comédie, de l’autre, un pur produit d’exploitation. La Raison du plus fou défie tout jugement et toute analyse. Scénarisée, dialoguée et interprétée par Raymond Devos, cette comédie paysagiste s’appréhende comme un road movie aussi absurde que délirant dans lequel deux pensionnaires d’un asile n’ont qu’un rêve, celui de voir la mer. Mais pour Devos, sortir d’une maison de fous, c’est aussi rentrer dans une autre. La route, encore, avec L’Agression, qui orchestre la rencontre inattendue entre Gérard Pirès, futur réalisateur de Taxi, et Jean-Patrick Manchette, romancier et père du néo-polar à la française. Sur l’autoroute des vacances, la famille Varlin est agressée par des loubards à moto. Quand Paul (Jean-Louis Trintignant) reprend connaissance, sa femme et sa fillette de dix ans sont mortes assassinées. L’enquête policière n’aboutissant pas, Paul va se faire justice lui-même avec le soutien de sa belle-sœur Sarah (Catherine Deneuve). Un justicier dans la ville est sorti un an avant, et ça se sent. Courses-poursuites, cascades et fusillades. Pirès se concentre sur ses motos, mais heureusement, Manchette veille au grain.
Voir aussi La Raison du plus fou