Fatal Games (Heathers) – Doubles programmes
Michael Lehmann. 1988. USA. 103 min. Coul. 35 mm. VOSTF.
Les jeunes, ils se révoltent, et c’est tant mieux. Mais à chaque génération ses techniques de soulèvement et ses revendications. Situé dans une cité nouvelle paumée au milieu du désert, Violences sur la ville saisit à merveille l’atmosphère de la fin des années 1970. Des jeunes désœuvrés qui ne savent même plus pourquoi ils se révoltent, face à un groupe d’adultes réacs et cyniques qui pratiquent la politique des idées courtes. Fermeture des lieux de loisirs et couvre-feu. En voilà des idées intelligentes ! En quatre-vingt-dix fiévreuses minutes, Jonathan Kaplan remet magistralement les pendules à l’heure. Désormais, les enfants s’en prennent directement à leurs propres parents jusqu’à les boucler dans la salle des fêtes afin de saccager la ville. Dix ans plus tard, en 1989, Michael Lehmann reprend le flambeau et livre avec Fatal Games un parfait petit objet subversif qui détourne avec brio les codes du teen-movie. Pression sociale, humiliations et meurtre de masse au sein du lycée de Westerburg. Un couple de lycéens organise contre ses camarades de classe une vengeance qui tourne mal… très mal. Quelque part, la version humoristique du Elephant de Gus Van Sant avec en bout de course une toute petite lueur d’espoir. Pourtant, personne n’est épargné, ni les parents, ni les enfants. L’adolescence, c’est pas cool, et en cette fin des années 1980, le mal-être ne s’exprime que par la destruction et la folie. Bref, un film qui, malheureusement, a vu l’avenir.
Voir aussi Violences sur la ville