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Tennessee Williams

Du samedi 09 avril 2022
au samedi 30 avril 2022


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Pour une respiration entre la beauté imposante du cinéma de Béla Tarr et les expérimentations télévisuelles du Service de la Recherche de la RTF et la DPCR de l’INA. Un bol d’air moite, de sueur et de désir étouffé / étouffant. Marginaux, déclassés, paumés, refusés, frustrés, névrosés… une œuvre théâtrale fiévreuse qui fait la part belle aux oubliés du rêve américain. Une œuvre théâtrale sulfureuse dont la machine à rêves du cinéma américain s’est emparée pour nourrir sa propre mythologie, transformant son caractère d’indompté en nouveau glamour. Vous pensez au tee-shirt déchiré de Marlon Brando ou au petit lit d’enfant de Carroll Baker. Et vous avez raison.

Le cinéma hollywoodien des années 1950, en puisant à l’œuvre de Tennessee Williams, tendait à rompre avec sa période classique. Propulsé par Elia Kazan, c’est l’âge d’or de l’Actors Studio, l’arrivée sur le devant des écrans du réalisme américain – d’un réalisme à l’américaine. Et en guise de rupture, la naissance de nouvelles icônes. Une histoire de malentendu finalement. Comme Tennessee Williams n’aimait pas les adaptations de ses pièces pour l’écran. Comme Tennessee Williams, travaillant pour la MGM comme scénariste au début des années 1940, se voyait refuser un scénario original – La Ménagerie de verre – qui allait devenir la pièce de théâtre qui le propulserait sur le haut du pavé de Broadway. Succès sur les planches que Hollywood s’empressera d’adapter…

Les plus belles histoires d’amour ne sont-elles pas le fruit d’un malentendu ? Les plus déchirantes, certainement. Et les histoires de Tennessee Williams déchirent grave.

Franck Lubet, responsable de la programmation