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Paul Hirsch

Du vendredi 30 septembre 2022
au mercredi 05 octobre 2022


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Paul Hirsch est monteur. Et il est une sommité dans son domaine. Il a monté quasiment tous les films de Brian De Palma jusqu’à Mission to Mars et qu’ils se brouillent pour une question d’honnêteté artistique. Paul Hirsch a monté Star Wars, le premier de la saga qui est désormais l’épisode IV – La Guerre des étoiles en français, celui de 1977. Une des plus grosses aventures cinématographiques de la fin du siècle dernier, une évidence aujourd’hui, mais qui à l’époque était une aventure sans filet, personne ne comprenant bien ce que voulait faire George Lucas et lui-même devant encore inventer comment le faire. Puis il a monté L’Empire contre-attaque. Il aura également monté le plus académique – pour penser award – Ray. Mais il s’est aussi retrouvé pris dans le piège de l’intergalactique navet Pluto Nash, à propos duquel il écrira « quand on laisse la star décider de ce que doit être le scénario, comme le dit De Palma, on laisse les fous diriger l’asile ».

Le montage est le seul
aspect de la fabrication
d’un film qui n’a sa tradition
dans aucune autre forme
d’art préexistant.

Paul Hirsch a traversé toute une époque, du Nouvel Hollywood à nos jours, du montage argentique, sur pellicule, au montage numérique. Il a travaillé sur des productions indépendantes comme sur des gros budgets. Il est devenu un mogul de studio, et désormais une caution pour les productions confiées à de jeunes cinéastes inexpérimentés, voire film doctor (celui que l’on appelle à la rescousse pour sauver un film mal parti). En juin dernier, il nous a livré ses mémoires, publiés par Carlotta Films et Almano Films. On y trouvera des anecdotes sur des films que nous connaissons bien, mais aussi des réflexions sur le cinéma et ses recettes de fabrication. La lecture en est passionnante. Parce que le montage a quelque chose de mystérieux, de secret, quelque chose de l’alchimie : l’étape où le plomb est transformé en or. Et Paul Hirsch de nous affranchir.

« De temps en temps, il m’arrive d’aller sur un tournage. Une foule de badauds veut s’approcher. Ils cherchent désespérément à voir quelque chose, mais ne voient pas grand-chose, sauf si l’équipe fait exploser un immeuble ou s’il y a une cascade grandeur nature. Mais la foule reste, parce qu’ils veulent s’approcher de la magie. Eh bien, ce n’est pas là que la magie opère. Elle opère quand le monteur assemble deux morceaux de film et fabrique l’illusion que l’un succède directement à l’autre. Ou bien quand une suite ininterrompue d’images montées crée une sensation, comme un poème peut le faire. Le montage est le seul aspect de la fabrication d’un film qui n’a sa tradition dans aucune autre forme d’art préexistant. L’écriture et le jeu viennent du théâtre. Le décor a aussi des racines du côté de la scène, comme les costumes, le maquillage et la coiffure. La photographie tire son origine de la peinture. Mais raconter une histoire avec une succession d’images et de sons est né en même temps que la fabrication des films. Le cinéma a certes une parenté avec les hiéroglyphes autant qu’avec les livres d’images, mais avec le même écart qu’il y a entre un vaisseau spatial et un char à bœufs du Moyen Âge. » (Paul Hirsch). À la rencontre d’une carrière et d’un métier. Paul Hirsch – profession : monteur. Il y a bien longtemps, dans une salle de montage lointaine, très lointaine… Découverte d’une galaxie.

Franck Lubet, responsable de la programmation

Cahiers du cinéma
Retrouvez le texte de Jean-Marie Samocki sur Paul Hirsch, son travail et ses souvenirs, dans les Cahiers du cinéma de la rentrée, en kiosque dès le 7 septembre.