Films palestiniens, archives en exil
La Cinémathèque de Toulouse et le festival Ciné-Palestine, dont la 10e édition aura lieu du 4 au 12 mars 2024, présentent trois programmes de films militants palestiniens réalisés entre 1960 et 1980 et une table ronde pour mieux les comprendre et les décrypter. En présence de Khadijeh Habashneh et Leïla Shahid.
Khadijeh Habashneh est chercheuse et cinéaste, veuve de Mustafa Abu Ali – l’un des trois fondateurs de la première Unité de Cinéma palestinienne. Elle a été responsable des Archives du Film Palestinien à Beyrouth entre 1976 et 1982. Les bombardements et le siège de la ville par Israël, en 1982, ont provoqué la destruction de cette archive et entraîné la dispersion, sinon la disparition, des documents qu’elle préservait. Après tant d’années, Khadijeh Habashneh est parvenue à rassembler dans les ambassades palestiniennes d’Amman et du Caire plusieurs dizaines de films réalisés par les cinéastes palestiniens et par des réalisateurs d’autres nationalités qui avaient adhéré à la cause palestinienne.
Le but de ces films était de faire exister, au moins à l’écran, un peuple – et un État – qui manquaient de visibilité, de territoire et de reconnaissance. Outre l’intérêt historique et cinématographique qu’il représente – c’était la première fois que le peuple palestinien se filmait lui-même, qu’il prenait sa propre image en main –, ce fonds témoigne d’un cinéma militant qui doit être sauvegardé pour être étudié et compris.
En partenariat avec le ministère de la Culture palestinien, le Palestinian Cultural Fund, la Fondation Art Jameel et le Consulat Général de France à Jérusalem, l’ensemble de ces archives filmiques allant de la fin des années 1960 au début des années 1980 a été accueilli par la Cinémathèque de Toulouse qui a entrepris, en 2023, un travail de conservation et de numérisation.
Francesca Bozzano, Directrice des collections de la Cinémathèque de Toulouse
Le cinéma parait bien dérisoire, alors que le tragique de l’histoire ensanglante une nouvelle fois la Palestine. L’art et la culture sont les meilleures armes de la résistance.
Plus que jamais cette année, cette édition témoignera de la richesse d’un cinéma palestinien reconnu ou émergent, attaché à construire le récit d’un peuple recru d’épreuves, mais toujours vivant.
En perspective, comme d’habitude, de nombreux moments émouvants, mais la découverte des Archives en exil sera au cœur de cette dixième édition de Ciné-Palestine. Il s’agit de films tournés dans les années 70 et 80, par des cinéastes palestiniens ou originaires du Moyen-Orient, regroupés au sein du Département cinéma de l’OLP. Ce trésor patrimonial a été sauvé par le travail du Centre de conservation et de recherche de la Cinémathèque de Toulouse.
Pendant neuf jours, à Toulouse et en région, la programmation mettra l’accent sur la situation des Palestiniens d’Israël, encore trop mal connue, sur la génération des jeunes cinéastes de demain, de l’École Dar El Kalima de Bethléem et sur le cinéma du pays invité, le Liban.
Rencontres avec nos invités, initiatives en milieu scolaire, exposition, concert de soutien, atelier danse, sont au programme ainsi qu’une lecture de l’œuvre d’Emile Habibi, Les aventures extraordinaires de Sa’id le peptimiste et une nouveauté, un récital des Chansons des rues, poèmes de Samih al Kassem
Un anniversaire à ne pas manquer.
Site web : cine-palestine-toulouse.fr
En partenariat avec le festival Ciné-Palestine Toulouse Occitanie, le ministère de la Culture palestinien, le Palestinian Cultural Fund, la Fondation Art Jameel et le Consulat Général de France à Jérusalem