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Galaxie Varda

Du mardi 04 mars 2025
au mercredi 30 avril 2025


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Prendre un.e cinéaste incontournable, choisir trois films dans sa filmographie, et tracer d’hypothétiques, voire d’improbables, lignes traversantes entre ces films et d’autres. C’est le terrain de jeu que la Cinémathèque de Toulouse occupera pendant cette saison au Pathé Wilson. Et après Kubrick et Hitchcock, on poursuit avec une cinéaste française des plus inclassables : Agnès Varda. Une référence, une tête de pont, une figure de proue, souvent citée comme une influence majeure et pourtant inimitable tant elle reste insaisissable ; saisissant justement l’air de son temps sans jamais se laisser prendre au piège d’un effet de mode. Varda, c’est la Nouvelle Vague (voir Cléo de 5 à 7). Mais c’est aussi le mouvement hippie californien face à l’assassinat de Robert Kennedy ( Lions Love (… and Lies) ), ou encore un geste punk en mode « Kiss This » craché par la Blank Generation (Sans toit ni loi). Varda, c’est une écriture libre, libérée, frondeuse. Fiction, documentaire, long ou court métrage, qu’importe, c’est d’abord la langue qui compte. Cinématographique. Cinécrire, disait-elle. Varda, c’est un regard affuté en quête de signes et de sens. Sensible, comme la photographie s’impressionne. Comme une photographie accueille le monde qu’elle regarde pour en donner une image vierge au moment de la révélation. Et si Varda est une iconoclaste, elle a révélé au monde du cinéma des images iconiques incassables. Varda est unique. Et on ne vous cachera pas que dessiner une galaxie à partir de sa position est une aventure. Opérant par collage, la forme d’écriture qu’elle défendait, cette galaxie nous mènera donc par des contrées inattendues. Mais ici c’est la route qui compte. Prendre la route comme la Mona de Sans toit ni loi. Avec Varda. La Mona Varda.

Franck Lubet, responsable de la programmation de la Cinémathèque de Toulouse