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Traverse Vidéo 2018

Du mercredi 07 mars 2018, 00h00
au samedi 31 mars 2018, 00h00


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L’expérimental est déjà commencé ?

L’amoureux de la Cinémathèque aura d’emblée reconnu l’origine de la question, Maurice Lemaître et Le film est déjà commencé ?, une question oratoire dans le sens où la réponse ne peut être que positive. La poser est reconnaître son acuité et sa nécessaire réitération. Maurice Lemaître le fait (la pose) parce qu’il pense le film comme une action cinématographique, briseuse des limites de l’écran et la réalisation au sens fort de faire film. Pionnier, Lemaître le fut, quand avec Isou dès 1951, il projette sur corps humain en syncinéma, quand il ne retient que les sons d’un western pour seule image filmique, quand il distribue des feuilles aux spectateurs, ou des jouets à faire des bulles, en guise du film qu’ils sont venus voir, qualifiant de telles gestes de supertemporels puisque créés par le spectateur, il ajoute que si sa démarche est empêchée, cela devient du cinéma antisupertemporel et que puisque cela l’oblige à réagir, cela devient du cinéma anti-antisupertemporel… Cela peut être jugé jeu vain, pourtant Lemaître posait ainsi la question de la réception du public, codifiée et en attente de ce qu’il connaît, celle de l’intersubjectivité dans l’approche des films et celle de la nature même du cinéma. Et dans sa détermination lettriste, l’agir artistique s’impose comme premier, c’est ce qui fait l’expérimental de l’expérimental.
L’expérimental puisque commencé, a produit tant d’œuvres, qu’elles sont devenues une matrice où prendre les images, les films programmés tous actuels reviennent à des œuvres matrices de l’expérimental, qu’elles pensent l’œuvre dans sa matérialité ou l’œuvre comme fonds ainsi la forme fait sens.

Simone Dompeyre, directrice artistique du festival Traverse Vidéo

Plus d’infos sur www.traverse-video.org