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Séance de cinéma expérimental | Les couleurs de l’artiste

. Couleurs


Zoom Arrière 2015



Dans cette section dédiée à la couleur au cinéma sous toutes ses formes, il ne pouvait pas manquer un « bouquet » expérimental, joyeuse explosion de couleurs trafiquées, manipulées par des alchimistes habiles qui jouent avec la couleur en tant que phénomène éphémère, intensité lumineuse, vibration ; qui font de la couleur, somme toute, le résultat d’un savant traitement des éléments. Ces expérimentations cinématographiques – surtout celles qui se passent de la caméra – s’attaquent (et s’attachent) à la couleur en explorant des techniques qui permettent d’interroger et d’exalter la matière : peinture directe sur la pellicule, jeux de filtres, surimpressions, grattage, détériorations chimiques, décollages, dépigmentation… Tous ces actes affirment l’importance du matériau en prenant la pellicule et l’émulsion comme point de départ, en l’utilisant comme une toile ou un médium malléable et façonnable.
Les cinéastes expérimentaux, et en particulier ceux qui pratiquent le « direct film » ou « film sans caméra », travaillent en peintres, en sculpteurs ou en graveurs de lumière, puisque le cinéma est l’art qui – le plus – s’alimente de la lumière.
Des arabesques colorées dansant au rythme jazz de Len Lye aux peintures mouvantes dans la lumière et la couleur d’une cathédrale de Stan Brakhage ; des éclaboussures de couleur ressemblant à des synapses de Jennifer Reeves aux espaces cosmiques évoqués par la peinture directe de José Sistiaga ; en passant par les images des colonies transformées en carte au trésor par les procédés de collage, grattage, décollage et superposition de Cécile Fontaine, ou encore par les expériences étonnantes avec une émulsion faite maison d’Esther Urlus… Autant d’occasions de voir des films envoûtants, produits par des artistes reconnus œuvrant avec celluloïd, ciseaux, agents chimiques et pinceaux.

Séance présentée par Marie-Odile Sambourg, réalisatrice du court métrage I(n)ter et artiste liée à L’Abominable,
laboratoire cinématographique d’artistes actif depuis 1996 à Paris. L’Abominable est un atelier partagé qui met à disposition de cinéastes et de plasticiens les outils permettant de travailler les supports du cinéma argentique : Super 8, 16 mm et 35 mm. Il est par conséquent un lieu de création original faisant aussi office de conservatoire vivant des techniques cinématographiques, à l’heure où l’exploitation cinématographique quitte la pratique de l’argentique pour la forme numérique. Deux des films présentés ont été réalisés dans cet espace de création singulier.

Au programme :

Rainbow Dance – Len Lye
1936. Grande-Bretagne. 5 min. 16 mm. Sonore.

The Girl’s Nervy – Jennifer Reeves
1995. États-Unis. 5 min. 16 mm. Sonore.

The Dante Quartet – Stan Brakhage
1987. États-Unis. 6 min. 16 mm. Silencieux.

La Pêche miraculeuse – Cécile Fontaine
1995. France. 10 min. 16 mm. Silencieux.

Berlin Horse – Malcolm Le Grice
1970. Grande-Bretagne. 9 min. 16 mm. Sonore.

Sol – Olivier Fouchard
2012-2013. France. 10 min. 16 mm. Silencieux.

Konrad & Kurfurst – Esther Urlus
2013-2014. Pays-Bas. 7 min. 16 mm. Sonore.

I(n)ter – Marie-Odile Sambourg
2011. France. 1 min. 35 mm. Silencieux.

Impressions en haute atmosphère
José Antonio Sistiaga
2011. Espagne. 7 min. 35 mm. Sonore.

jeudi 12 mars 2015, 22h30       Infos pratiques - Vente en ligne
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