Fermer cette fenêtre banner

Serial Killers | La Tendresse des loups (Die Zärtlichkeit der Wölfe)

Couleurs


Extrême Cinéma 2013



Serial Killers

Quoi de mieux que de tricher un peu. Avouons-le tout de suite La Tendresse des loups n’est pas réellement un film de serial killer. Un comble d’autant plus que ce remarquable essai sur la nature du mal n’est pas non plus un film d’horreur, comme on a coutume de le résumer. Disons qu’il s’agit là d’une œuvre hors normes basée sur les tristes exploits criminels de Fritz Haarmann, responsable de vingt-sept meurtres de garçons et de jeunes hommes entre 1918 et 1924. Une œuvre qui doit tout autant à M le Maudit de Fritz Lang qu’à la très radicale nouvelle vague allemande des années 1970 menée par le turbulent Rainer Werner Fassbinder, qui d’ailleurs produit ici le film. Du coup, la bizarrerie d’Ulli Lommell se mue en un film mouvant qui échappe à toute classification, qui ondule au rythme d’un filmage anachronique directement issu des années 1930 pour finir par se lover en un lieu que peu atteignent. Un espace enténébré où se déchirent l’empathie, la fascination et la répulsion. À l’opposé, mais tout aussi différent et dérangeant, se situe Schizophrenia. Saisissante expérience de cinéma, l’unique long métrage de Gerald Kargl n’a d’autre but que de montrer de la manière la plus crue qui soit les fractures psychiques et la démence homicide qui en découle. Filmé par une caméra littéralement rivée au psychopathe, ce long voyage au bout de la nuit propose alors un univers inédit, sombre et instable qui n’offre d’autres possibilités que d’adopter le point de vue du maniaque. À réserver à un public averti. On vous aura prévenus.

- – -

précédé de Cebú | Pablo Belaubre
2012. Cuba / France. 12 min. Couleurs. Vidéo. Avec Jorge Molina, Daylis García, Claudia Muñiz
« Passion et luxure vont s’inviter de façon inattendue dans l’arrière-boutique d’une boucherie cubaine… »
Lorsqu’on lui demande pourquoi il a fait ce film, Pablo Belaubre, toulousain et cubain d’adoption, répond qu’avant tout il voulait « voir ». Et que son film conduirait les spectateurs à s’interroger sur leur rapport à ce qu’ils voient eux aussi, sur les notions de beauté et de sensualité. Inspiré des photographies de Jan Saudek, Cebú est un film à la fois anti-conventionnel et fascinant visuellement.

samedi 09 novembre 2013, 15h00       Infos pratiques - Vente en ligne
Retour au cycle