Le Mari de la femme à barbe (La donna sciammia)
Marco Ferreri. 1963. Italie / France. 90 min. Couleurs. Version française
En 1964, les festivaliers cannois quittaient la salle le dégoût aux lèvres. Laid, vulgaire, sordide, pouvaient-ils fulminer. C’est que le grinçant Ferreri venait de transformer Annie Girardot, le monstre sacré en devenir qu’avait révélé Rocco et ses frères, en phénomène de foire. Femme à barbe ! Le mot est lâché, le festival de Cannes n’est pas un zoo. Mais comme l’habit ne fait pas le moine, le poil ne fait pas le monstre. Et Ferreri de nous servir une fable mordante comme il sait les cuisiner. Assaisonnée au vitriol. Une femme à la pilosité débordante tombe amoureuse de l’homme qui l’exhibe dans une baraque foraine comme « la femme-singe »…