Frayeurs (Paura nella città dei morti viventi)
. Couleurs
La principale qualité de Frayeurs est avant tout son scénario quasi inexistant. Le suicide d’un prêtre entraîne l’ouverture d’une porte de l’enfer. Un médium, un reporter et une psychologue enquêtent. À partir de ce maigre argument, Lucio Fulci bricole, capture et jette sur l’écran d’intenses moments délétères poético-macabres défiant la cohérence d’un script déficient. Sublimes quand de longs travellings balayent les façades aveugles du village de Dunwich. Remarquables quand la caméra de l’Italien déambule dans une morgue. Suffocants quand ses héros se perdent dans un dédale infernal situé sous un cimetière. Et à ces instants d’inspiration typiquement lovecraftienne s’ajoute la fascination morbide de la matière en putréfaction, du corps broyé, transpercé, lacéré, déchiré. Comme si l’Italien avait décidé d’en finir avec le genre humain en offrant à l’humanité un avant-goût d’apocalypse.