Wolfen
. Couleurs
Injustement oublié, Wolfen, film hybride à la croisée des genres, mérite beaucoup mieux que le succès d’estime qu’il est en train de se tailler quasiment trente ans après sa réalisation. Quand la réinterprétation du mythe du loup-garou investit le champ du thriller socio-politique, le résultat donne un film trait d’union entre des prouesses techniques qui n’ont rien perdu de leur efficacité et des considérations très années soixante-dix, entre apologie de la culture indienne anéantie par l’homme blanc et intenses scènes d’attaques. Mené de main de maître de bout en bout, solidement interprété, Wolfen s’épaissit au rythme d’une passionnante enquête policière aux résonances mystiques et propose une surprenante vision apocalyptique du Bronx new-yorkais hanté par des SDF et des créatures ancestrales tout en crocs et en poils. Plus qu’une simple réussite, Wolfen élève le genre si haut qu’il caresse ce que peu ont atteint : des mythes millénaires empreints d’animalité et de tribalisme.