Bizarro zoom / La Papesse
Mario Mercier. 1975. France. 95 min. Couleurs. 35 mm
Bizarro zoom : Inventé à l’origine pour capter et décoder les messages secrets teutons durant la Grande Guerre, le bizarro zoom, bricolé par les mimines expertes des hurluberlus d’Extrême Cinéma, met dorénavant en lumière la face obscure de l’autre cinéma. Comédies abyssalement navrantes, chefs-d’œuvres lysergiques, home movies à prétention orsonwellienne, les laissés-pour-compte de la petite et grande histoire du cinéma trouvent enfin pignon sur salle.
Le film : Pour échapper à l’ennui de la vie conjugale, Laurent, « un artiste en liberté sans condition », demande son admission dans la secte de Géziale. Pour vivre dans cette « autre dimension » dont il rêve tant, Laurent doit livrer sa femme, Aline, aux membres de la phalange en guise de totale dévotion. Et en avant pour le grand sabbat lubrique ! Pétri de bonnes intentions, sincère jusqu’au bout des ongles, Mario Mercier ouvre avec son second film une fenêtre sur un univers très personnel, où s’entremêlent anciens rites magiques et nouveaux mythes. Amateurs de cinéma fantastique élaboré, passez votre chemin. Involontairement drôle et inquiétant, La Papesse multiplie ambivalences et ambiguités aussi vite que Jésus les petits pains. Radiographie des us et coutumes d’une secte de hippies, vision sadienne d’un monde en marge, fable ésotéricopaïenne sur la révolution sexuelle, le film de Mario Mercier, déjà auteur du mémorable La Goulve, se pose comme une tentative de « Witch Cinema » qui ne lasse pas de fasciner.