Begotten
E. Elias Merhige. Noir et blanc. 1991. États-Unis. 78 min. 16 mm.
La mort de Dieu. Saignant et s’étripant lui-même. La naissance du monde. Une femme d’abord. Et son enfant. Des rituels, de la mythologie, de la superstition… Un film sur un monde d’avant le monde. Peut-être. D’avant-garde, sûrement. Un film sauvage et beau comme une incantation ou une formule alchimique d’où s’échappe une allégorie de l’existence, opaque et macabre, primitive et hirsute. La quête d’un secret qui passe par l’image, un noir et blanc organique qui donne au grain du 16 mm une portée métaphysique et spéculative. Indéfinissable par des mots, insaisissable tout court, un film qui est affaire de perception, d’impression et de sensation. Une expérience chamanique.
Chacune de leurs prestations prend des allures de messe électrique complètement insensée. Et pour cause, le Messy Mess Orchestra, fondé en 2013 au sein de la ville rose, ne compte pas moins de onze membres issus d’une dizaine de formations existantes ! Six guitares, une batterie, une basse, un violon, un clavier et un violoncelle distillent un post-rock puissant aux accents psychédéliques proprement fascinants. D’autant plus que la troupe de joyeux lurons n’hésite pas à élaborer de nouveaux ponts auditifs, tonitruants et impromptus, influencés aussi bien par The Cure, Sonic Youth, The Misfits, Mogwaï, Swirlies ou encore Godspeed You! Black Emperor. Car si cette dream team adhère à la politique de l’improvisation, ce qui rend chacune de leurs prestations unique, ce n’est que pour mieux célébrer la poésie du chaos. Une poétique qui débouche sur une expérience sonique inédite et survoltée célébrant le mariage entre un cinéma d’avant-garde, abrupt et radical, comme il devrait toujours l’être, et un combo décidément pas comme les autres.
Mais que faire après le spectacle ? Arpenter tout de go le pavé humide serait une très mauvaise idée. Se confronter à l’éclairage peu avantageux d’une station de métro encore plus. Car, histoire d’assurer un retour sur Terre tout en douceur, Gudule & Galipette en association avec Extrême Cinéma paye sa tournée du patron. Ce collectif d’artistes, qui ne font pas qu’exposer, se plieront donc à l’exercice du buffet pendant que les Djs Speed Hermann, Fred Derrick et Mille Louis serviront un cocktail à base de surf, pop, punk et plus si affinités.
