La Tête d’un homme
Julien Duvivier. 1933. France. 90 min. Noir & blanc. 35 mm.
Le cinéma policier français (partie 1)
Un homme commet un crime parfait en assassinant une vieille rentière et en laissant accuser un simple d’esprit. Le commissaire Maigret est chargé de l’enquête. Julien Duvivier adapte Georges Simenon. Ce ne sera d’ailleurs pas du tout du goût de l’écrivain. Mais ce qu’il faut bien comprendre avant de crier trahison, c’est qu’au début des années 1930 Duvivier fait partie de ceux qui expérimentent, qui tentent de nouveaux dispositifs avec l’arrivée du son. Il n’y a qu’à voir et entendre la façon dont il noie certaines répliques dans une cacophonie enfumée. La démarche vise à l’abstraction et aboutit à la construction d’un univers mental : celui de l’assassin. Radek, un personnage dostoïevskien, complexe et rongé par un mal qui l’emportera. La question n’est plus de savoir qui ou comment mais pourquoi ? À ce moment là, La Tête d’un homme bascule dans un océan de noirceur insondable.