La séance de Gilda prévue le vendredi 25 avril à 18h30 aux Abattoirs est annulée.
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L’Escale du désir (La balandra Isabel llegó esta tarde)
Carlos Hugo Christensen. 1950. Argentine / Venezuela. 97 min. Noir & blanc. 35 mm. VF.
Le Cabinet de Curiosités
Un mélo, c’est bien. Lorsqu’il est lyrique, c’est encore mieux. Et quand il se teinte de fantastique, c’est absolument parfait. Lascivité, ivresse, chaleur et sorcellerie. Un bien curieux mélange pour une halte exotique placée sous le signe d’une dévorante passion tropicale. Arturo est un bon marin, un bon mari et un bon père de famille. Lorsqu’il rencontre lors d’un voyage l’incandescente Esperanza, sa vie bascule. Il la quitte. Pour le garder, elle use de magie. Noire de préférence. Le réalisateur Carlos Hugo Christensen déplace tout le savoir-faire argentin de la fin des années 1940 au Venezuela. Tourné intégralement à La Guaira, l’un des principaux ports vénézuéliens, L’Escale du désir offre un petit précis de la vie portuaire à l’instant T et bascule inopinément et de temps à autre dans le fantastique le plus pur. Les tambours résonnent et la mer déchaînée annonce le feu purificateur. On pense bien sûr à Jacques Tourneur et Val Lewton, mais aussi aux mélodrames français et américains des années 1930. Car ici aussi, les pauses musicales commentent et traduisent les feux de l’amour. Bref, c’est une totale réussite qui repartira du Festival de Cannes cuvée 1951 avec un prix de la mise en scène amplement mérité.