L’Enfer (Jigoku) – Nakagawa x 2
Nobuo Nakagawa. 1960. Japon. 100 min. Coul. 35 mm. VOSTA.
Cinéaste aguerri, prolifique (plus de 90 films au compteur) et versatile (il tourne aussi des comédies et des documentaires), Nobuo Nakagawa demeure surtout connu pour ses adaptations de kaidan, des récits de fantômes et d’horreur mâtinés de contes populaires de l’ère Edo. Réalisé en 1959, le bien-nommé Histoire de fantômes japonais reprend donc un conte horrifique traditionnel, maintes fois adapté à l’écran, où une femme trahie revient se venger de son assassin. Deux tiers de drame, un tiers d’horreur. Nakagawa joue sur la montée progressive d’une ambiance morbide jusqu’au dénouement final qui cède avec bonheur aux sirènes du Grand-Guignol. C’est sombre, violemment coloré et d’une beauté visuelle à couper le souffle. L’année suivante, c’est avec L’Enfer que le réalisateur nippon passe véritablement la cinquième. Nakagawa propulse littéralement son jeune héros dans les limbes infernaux. Ici, les corps sont déchirés et dépecés, les amoureux cuisent dans des marmites et des bébés hurlant dérivent le long des rives du Styx. Ce sont là de vertigineuses visions d’enfer peintes par un cinéaste démoniaque. Excentrique, fou, jubilatoire, un véritable laboratoire d’expériences formelles qui convoque Mario Bava, Roger Corman et Kenneth Anger à venir brûler en enfer !
En partenariat avec la Maison de la Culture du Japon à Paris et The Japan Foundation
Voir aussi Histoire de fantômes japonais
