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Compétition internationale – Programme de courts métrages

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Extrême Cinéma 2016



Programmateur au Paris International Fantastic Film Festival (Paris) et à Hallucinations Collectives (Lyon), Benjamin Leroy nous a concocté, pour la 4e année consécutive, un programme de courts métrages aux petits oignons, une sélection à ne pas mettre entre toutes les mains…. Un jury composé d’étudiants toulousains remettra, lors de la Nuit de clôture, le prix du meilleur court métrage Extrême.

 

Chaque année aux premiers jours de l’automne, depuis 4 ans maintenant, ça recommence. Le même rituel, les mêmes dilemmes. Quand vient le temps de boucler la programmation courts métrages pour le festival Extrême Cinéma, me voilà frappé d’incertitude. Tandis que j’élabore ma sélection, s’impose à moi cette entêtante question : qu’est-ce qu’un film Extrême ? Vaste question, et réponse d’autant plus difficile qu’à mes yeux, le style Extrême ne se définit pas par des critères arrêtés, il se ressent, se perçoit, se devine par la fréquentation des séances du festival. Pour comprendre ce qu’est un film Extrême, il faut avoir vu des films Extrême. Cette définition par l’intuition et l’expérience étant par définition subjective, je décidais de me mettre dans la peau des tauliers, celle des programmateurs d’Extrême Cinéma, les professeurs Thibaut et Lubet (se mettre dans la peau de deux personnes à la fois, bonjour la schizo  !). Et, ainsi placé dans leurs chaussettes, de me demander s’ils auraient pu choisir tel ou tel court métrage. J’espère avoir réussi dans mon entreprise de doppelganging, que cette sélection les satisfera, et vous encore plus !

Benjamin Leroy

The Procedure
Calvin Lee Reeder
2015. USA. 4 min. DCP. VOSTF.
Sur le chemin du bureau, un jeune homme est kidnappé puis livré à un terrible rituel. Réalisateur de The Oregonian et The Rambler, Calvin Reeder livre avec The Procedure un exemple d’efficacité et de concision. Mêlant mystère et suspense, il délivre un message aussi percutant que limpide, égratignant le vernis de la normalité. Dorénavant, vous serez sur vos gardes en vous rendant au bureau le matin.

Greener Grass
Paul Briganti
2015. USA. 15 min. DCP. VOSTF.
Dans un univers (légèrement) surréaliste, deux super-mamans, Jill et Lisa, vivent leur quotidien de super-mamans. Pour qui veut brocarder le quotidien et en passer les petits travers à la loupe, rien de tel qu’un passage par la case « absurde ». Nul besoin de grandes manœuvres, un décalage minime avec la réalité peut avoir de grands effets et faire basculer de la normalité au surréalisme. Démonstration jubilatoire avec Greener Grass !

Manoman
Simon Cartwright
2015. GB. 10 min. 40 sec. DCP. Sans dialogue.
Une séance de thérapie primale déclenche chez Glen une réaction incontrôlable. Il y a des moments dans la vie où il faut savoir pousser un grand cri. Et il y a des films qui sont comme un grand cri, qui permettent pour un moment d’oublier les convenances étouffantes et de se défouler en faisant par procuration tout ce que l’on n’ose faire dans le réel. Embrassez le culte de Manoman le temps d’un film, vous verrez, cela fait un bien fou.

Le Plombier
Xavier Seron, Méryl Fortunat-Rossi
2016. Belgique / France. 14 min. DCP.
Tom, un comédien flamand, remplace au pied levé un ami doubleur. Alors qu’il travaille en général sur des dessins animés, il se retrouve en studio pour un film pornographique en français. Xavier Seron et Méryl Fortunat-Rossi, le duo ayant livré l’an dernier l’hilarant L’Ours noir, délaisse les forêts canadiennes pour les studios de doublage français. Acteurs impeccables et parfaitement dirigés, dialogues au poil et esprit gentiment « sale gosse » sont les ingrédients de cette comédie qui a aussi le mérite de montrer l’envers du décor !

Waste
Laura Sisteró, Alejo Levis
2016. Espagne. 16 min. 15 sec. DCP.
Sans dialogue.
Cinq jeunes filles vivent coupées du monde dans un immeuble isolé. Elles vouent un étrange culte à un crayon qui apparaît mystérieusement dans les tiroirs de l’appartement. Par son univers clos et régi par ses propres règles ou par sa perversité napée de naïveté, Waste pourra rappeler le Canine de Yorgos Lanthimos. Servi par une écriture et une réalisation ciselées, le film déploie un univers riche, fascinant, mais aussi perturbant par son mélange de douceur et de violence, de lascivité et de manipulation.

Decorado
Alberto Vazquez
2016. Espagne / France. 11 min. 20 sec. DCP. VOSTF.
Un ourson un brin dépressif se pose des questions sur son existence. Le monde qui l’entoure ne serait-il qu’un décor et ses proches des comédiens ? En trois courts (auparavant Birdboy et Unicorn Blood) et un long (Psiconautas, achevé en même temps que Decorado), Alberto Vazquez est devenu un animateur incontournable à l’univers passionnant. À nouveau, il utilise un décor de livre d’enfants pour traiter de sujets bien adultes, et cette incursion au milieu des habitants pathétiques d’un monde absurde crée un réel malaise.

The Disappearance of Willie Bingham
Matthew Richards
2015. Australie. 12 min.45 sec. DCP. VOSTF.
Willie Bingham est le premier condamné à expérimenter un nouveau programme carcéral : des amputations progressives comme peine capitale. Voici un lointain rejeton de Johnny Got His Gun, où le thème de la guerre serait remplacé par celui de la justice, ou plutôt du châtiment. En touchant au corps humain, à l’intégrité physique, le film de Matthew Richards hérisse le poil, impression décuplée par la résonance très actuelle du sujet. Soyez sage si vous ne voulez pas finir comme lui.

Curve
Tim Egan
2016. Australie. 9 min. 50 sec. DCP.
Sans dialogue.
Une jeune fille se réveille bloquée sur une surface lisse et incurvée surplombant un abysse sans fond.
La simplicité, ça a du bon. Tim Egan nous en fait la démonstration avec un film au pitch succinct et à la réalisation dépouillée. Dépouillée, mais sûrement pas pauvre, et Curve est un modèle de mise en scène et de montage, récitant sa grammaire cinématographique tout en faisant preuve de personnalité, pour un effet maximal.

samedi 05 novembre 2016, 17h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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