L’Humanité

Bruno Dumont. 1998. Fr. / Belg. 148 min. Coul. DCP.

1+1

Un nouveau rendez-vous, un laboratoire de cinématographie, sur le principe du double programme. 1 entrée pour 2 séances. 2 séances pour 1 entrée en cinéma. L’interroger, le regarder autrement en mettant des films en regard sur le principe de montage : 1 plan + 1 plan = … Ici donc, 1 film + 1 film = ?

Il y a quelque chose de Robert Bresson dans le cinéma de Bruno Dumont. Travailler avec des acteurs non professionnels, la radicalité dans la manière de mener le récit, la précision des cadres pour aller chercher une certaine mystique… 1+1 = … moins. Dans le jeu des références. Dans cette fâcheuse habitude que nous avons de convoquer un autre cinéaste pour en évoquer un. Il peut y avoir du vrai. Il y a aussi de la réduction quand on y réfléchit. Une commodité qui peut virer à la facilité. Alors, Bresson / Dumont : bien sûr. Mais qu’est-ce qui n’est pas bressonien chez Dumont ? Par exemple. Et si Ma Loute était déjà là, avant P’tit Quinquin, tapie dans L’Humanité ? Et s’il y avait d’abord du Dumont chez Dumont comme il y a du Bresson chez Bresson ? Ou s’il y avait déjà du Dumont chez Bresson ? Profitant de la projection d’Un condamné à mort s’est échappé dans le cadre de la programmation « Fenêtres sur cours », nous vous proposons de le prolonger avec L’Humanité de Bruno Dumont. Pas pour les opposer ou en mettre un en écho de l’autre, mais pour apprécier ce qui les rapproche dans leur singularité. D’un côté, un condamné à mort s’évade, de l’autre, un condamné à vivre se retranche. Et tous deux ont à faire avec la notion de résistance. Tous deux ont à voir avec la notion de cinématographe.

Film interdit aux moins de 12 ans à sa sortie