Rencontre avec Lionel Soukaz et Stéphane Gérard
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Cinéma militant gay et lesbien - années 1970-80
Stéphane Gérard
Né en 1987, Stéphane Gérard suit à Paris, un cursus croisant l’étude de l’histoire des esthétiques cinématographiques avec celle des archives audiovisuelles. Il y conçoit ses premières expérimentations vidéo, intéressé par le montage et le détournement des images dominantes. Lauréat du programme Louis Lumière de l’Institut français, il réalise en 2014 le documentaire Rien n’oblige à répéter l’histoire à propos de la transmission de la culture militante dans les communautés LGBT à New York. En parallèle, il travaille ponctuellement pour la Bibliothèque nationale de France ou le festival Cinéma du Réel, et fait partie du collectif What’s your Flavor ?, qui défend en France le cinéma expérimental queer contemporain. Dans son travail, il associe engagement au sein de groupes politiques, recherche théorique autour de l’histoire des minorités, le cinéma et l’émancipation, et projets d’archivage des luttes LGBT et contre le sida.
Lionel Soukaz
Le parcours du cinéaste-poète Lionel Soukaz est indissociable de nombreux mouvements radicaux, politiques, intellectuels et artistiques de 1970 à nos jours. Né en 1953, il côtoie au début des années 1970 le Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) avant de rencontrer René Schérer et Guy Hocquenghem avec qui il réalise en 1978-79 Race d’Ep, une histoire d’un siècle d’homosexualité. Ses premiers films sont marqués par l’expression des désirs homosexuels puis l’épidémie du sida l’amène, à partir des années 1980, à réorienter son travail : il filme dès lors ce qu’il advient de la « communauté de pédés, de pauvres, de toxicos » décimée par la maladie mais aussi mobilisée par la lutte. En 1991, il initie son Journal Annales, œuvre monumentale de plus de 2 000 heures dans laquelle il saisit son quotidien, les manifestations publiques comme son intimité. Tandis que Lionel Soukaz continue d’explorer les matériaux argentiques et vidéo, des démarches de sauvegarde sont engagées par des institutions patrimoniales.
Entrée libre dans la limite des places disponibles