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Compétition de courts métrages

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Extrême Cinéma 2018



Programmateur au Paris International Film Festival (Paris) et à Hallucinations Collectives (Lyon), Benjamin Leroy nous a concocté, pour la 5e année consécutive, un programme de courts métrages aux petits oignons, une sélection à ne pas mettre entre toutes les mains… Un jury composé d’étudiants toulousains remettra, lors de la Nuit de clôture, le prix du meilleur court métrage Extrême.

Recette pour une sélection de courts métrages (réussie, si possible)
Pour assurer le liant de l’ensemble, il est important de partir sur une base solide et fédératrice. Optez pour des films ayant largement fait leurs preuves en festivals, les récompenses qu’ils ont remportées garantissant un petit goût de prestige toujours apprécié du cinéphile curieux. Une louche de l’optimiste Downside Up, saupoudré d’une quinzaine de minutes du champion français de l’année 2017, Panthéon Discount, fera l’affaire. Pour contrebalancer et satisfaire tous les palais, parsemez la préparation d’œuvres plus déconcertantes, en prenant garde de ne pas tomber dans l’opaque. Conseil aussi sage qu’évident en cas d’hésitation : faites confiance au savoir-faire d’artisans reconnus. Ainsi, les chefs Bertrand Mandico (Depressive Cop), Charlie Lyne (Fish Story) et Robert Morgan (Belial’s Dream) seront à même de vous fournir la touche d’acidité garantissant un résultat goûtu. Il est enfin important d’alléger le tout avec une pointe de comédie. Tout en conservant vos exigences artistiques, bien sûr ! À ce jeu, les zombies (Patient Zéro) comme les satanistes et le sexe débridé (Fucking Bunnies) rencontrent toujours un franc succès.

Éteignez la lumière. Ouvrez le rideau. Dégustez.
Bon appétit !

Benjamin Leroy

Downside Up
Peter Ghesquiere – 2016. Belg. 13 min. 50 sec. DCP. VOSTF.
Dans un monde où tous sont atteints du syndrome de Down, naît Eric, un garçon « différent » ! L’approche « conte moderne » porté par une voix off est très prisée des court-métragistes. Peut-être même un peu trop. Quand elle est cohérente, intelligente et au service d’un scénario bien écrit comme avec ce Downside Up, l’effet est cependant garanti et, avouons-le, on finit toujours par se faire avoir…

Panthéon Discount
Stéphan Castang – 2016. Fr. 14 min. 45 sec. DCP.
En 2050, la médecine se résume à une machine capable tout à la fois de diagnostiquer et de traiter. Le médecin n’est plus qu’un conseiller proposant des solutions selon les moyens de chacun. Une idée simple, une exécution sans fioritures, le tout reposant sur des acteurs impeccables ayant toute latitude pour faire montre de leur talent (dont un Jean-Pierre Kalfon que l’on retrouve avec plaisir). Panthéon Discount vous fera rire jaune, car s’il interpelle autant le spectateur, c’est sûrement parce qu’il est très proche de la réalité.

Fish Story
Charlie Lyne – 2017. GB. 13 min. 40 sec. DCP. VOSTF.
Un court métrage documentaire dans lequel le réalisateur part à la recherche de la vérité derrière une drôle d’histoire de poissons. Brillant analyste du teen movie (Beyond Clueless) ou du film d’horreur (Fear Itself), le jeune Charlie Lyne livre une enquête documentaire à la fois drôle, captivante et formellement originale. Le spectateur ressent toute sa malice et partage son plaisir évident à assembler les pièces du puzzle, avec la complicité de M. Merlan et de Mme Goujon.

Belial’s Dream
Robert Morgan – 2017. GB. 5 min. DCP.
Belial (l’occupant de la malle en osier de Basket Case) est tourmenté par des rêves aussi humides qu’agités. Fort d’une dizaine de films en vingt ans dont quelques incontournables (Bobby Yeah, The Cat With Hands) et d’une œuvre cohérente et passionnante dans le fond comme dans la forme, Robert Morgan est un poids lourd du court métrage. Il signe ici en quelque sorte un film de commande, mettant en scène le vil Belial de Frank Henenlotter. Un court qui est donc totalement chez lui à Extrême Cinéma.

Depressive Cop
Bertrand Mandico – 2016. Fr. 12 min. DCP.
Sur une île écossaise, un policier dépressif et défiguré mène l’enquête sur la disparition d’une jeune fille. Le passage au long métrage (Les Garçons sauvages) n’a pas détourné Bertrand Mandico du format court ! Le réalisateur garde le rythme (un film par an, minimum) et le cap : surréalisme, sensualité morbide, hybridation et détachement de toute convention, tous les éléments caractéristiques de son cinéma se retrouvent dans ce Depressive Cop.

Patient Zéro
Lars Damoiseaux – 2016. Belg. 3 min. 15 sec. DCP.
Dans un hôpital, une opération de chirurgie esthétique tourne mal… Oh, on entend d’ici les grincheux, les cyniques et les petits malins à qui on ne la fait pas, lancer en chœur : « Ouais, on a déjà vu ça avec le clip Bad Motherfucker des Biting Elbows. Sans nul doute, Patient Zéro est un cousin zombiesque de la bombe d’Ilya Naishuller, et sans nul doute, il est aussi jouissif et fun que son prédécesseur.

Fucking Bunnies
Teemu Niukkanen – 2017. Fin. 17 min. DCP. VOSTF.
La petite vie tranquille de Raimo est perturbée lorsqu’une communauté dévouée à l’adoration de Satan et à la pratique du sexe sous toutes ses formes s’installe dans l’appartement d’à côté. Du métal, du sexe, du squash et des carottes, que demander de plus ? Fucking Bunnies joue la carte classique de la confrontation entre deux mondes que tout oppose, avec juste ce qu’il faut d’irrévérence pour éviter de se vautrer trop lourdement dans la bien-pensance. Et puis, le finnois est une langue tellement belle…

samedi 17 février 2018, 17h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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