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Robert Mitchum est mort

Olivier Babinet, Fred Kihn. 2010. Fr. 91 min. Coul. 35 mm.


RETOUR D’ACID



Désespoir et dérision pour un impeccable road movie aux confins d’une Europe givrée. Le minable manager Arsène et son poulain Franky, un acteur au chômage à la recherche d’un mythique réalisateur hollywoodien qui vit au pôle Nord depuis qu’il s’est retiré des plateaux.

Séance présentée par Olivier Babinet

Depuis sa création en 1992, l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) défend inlassablement la création cinématographique indépendante, œuvrant pour une meilleure diffusion des productions qui osent sortir des sentiers battus et rebattus. Sa particularité est d’être une association de cinéastes qui soutiennent d’autres cinéastes (chaque cinéaste est parrainé(e) ou marrainé(e) par un(e) autre cinéaste). Autant dire que le regard est aussi précis qu’exigeant. Et, effectivement, c’est le cinéma contemporain le plus novateur que l’on découvre à travers son catalogue.
Ouvrir une fenêtre à ce cinéma contemporain défendu par l’ACID, c’est ouvrir une fenêtre sur un autre cinéma. Celui-ci n’exclut pas le classique. Au contraire, il s’en nourrit et le nourrit en retour. Il élargit le regard.

Retour d’ACID : quelque jours en compagnie d’Olivier Babinet, cinéaste polymorphe qui se fait remarquer dès 1999 grâce à la série télé Le Bidule produite par Canal +. Soixante-dix-huit épisodes de trois minutes qui dissertent sur de graves sujets de société. On croit sa carrière toute tracée sur le petit écran, mais ce serait mal connaître le Babinet. En 2002, il coréalise avec Bertrand Mandico un premier court métrage, C’était le chien d’Eddy, puis il enchaîne avec un deuxième en 2008, C’est plutôt genre Johnny Walker. À partir de là, sa carrière prend directions et tournants inattendus. Au sein d’un collectif d’artistes new-yorkais, il multiplie les installations vidéos, ce qui ne l’empêche guère de mettre en boîte toute une série de clips vidéos sacrement bien balancés pour Cheveu, Zombie Zombie, Tanger, Étienne Charry ou encore Rita Mitsouko. Juste après la réalisation de son premier long métrage, Robert Mitchum est mort (2010), un road movie sous haute influence rockabilly, il surprend encore en travaillant pendant deux ans avec des collégiens d’Aulnay-sous-Bois. Cette collaboration aboutit à la réalisation de huit courts métrages fantastiques et de science-fiction. De là à leur consacrer un documentaire, il n’y a qu’un pas. Au total, quatre ans en immersion dans les cités les plus défavorisées du territoire et un documentaire, Swagger, salué par la critique et le public. Prochaine étape, un film de science-fiction à l’énigmatique titre : Poissonsexe.

Olivier Babinet, qui présentera également une carte blanche de deux films, sera accompagné d’Émilie Brisavoine, sa marraine au sein de l’ACID et réalisatrice de Pauline s’arrache, un premier long métrage tenant à la fois de la chronique familiale, du film d’émancipation et de la comédie de mœurs.

 
 
 
 

vendredi 23 février 2018, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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