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Une page folle (Kurutta Ippeji)

Teinosuke Kinugasa. 1926. Jap. 69 min. N&b. DCP.


Extrême Cinéma 2019



Un employé d’un hôpital psychiatrique cherche à faire évader sa femme, devenue folle après la mort de l’enfant qu’elle a noyé. Souvenirs, joies, peines, angoisses et hallucinations. Un des films les plus sensitifs du cinéma muet. Mais aussi l’un des plus fascinants, des plus dynamiques et des plus fous. Les qualificatifs ne manquent pas et l’expérience est inoubliable. D’autant plus qu’ici la projection s’emménage en un benshi aux inattendus accents électroniques. Conçu par un groupe d’artistes d’avant-garde japonais voulant en découdre avec la représentation naturaliste habituelle, Une page folle est un film unique, bizarre et beau qui déroule son intrigue sibylline au sein d’une institution, allégorie d’un paysage mental accidenté. Rituels étranges, surimpressions et reflets, montage survitaminé, un chef-d’œuvre aussi vertigineux qu’onirique mis en scène par Teinosuke Kinugasa connu pour le bien plus conventionnel La Porte de l’enfer. Ambiance de film d’horreur, dérive poétique et hommage à l’expressionnisme allemand. Comme si Dada s’invitait pour un voyage au bout de la folie.

Séance accompagnée par Nori Ubukata (benshi et thérésyn)

Nori Ubukata

Un vrai gourou de la synthèse. Nori Ubukata, 59 ans, expert du synthétiseur, concepteur sonore, musicien, créateur de banques de sons pour Yamaha, en particulier pour l’emblématique DX7. À l’origine, c’est la bande-son du film Orange mécanique qui déclenche sa vocation et le pousse à devenir musicien professionnel, spécialisé dans les synthétiseurs. Il compose de nombreux thèmes musicaux pour la télévision japonaise. Ce dingo de la modulation de fréquence vient s’installer en France en 2010 où il est, depuis, musicien et concepteur freelance pour différentes compagnies prestigieuses : Arturia, Presonus, Synthmaster, Tone 2, Native Instruments… Nori est également multi-instrumentiste et en particulier théréministe, adepte des échelles microtonales. Il est en outre le concepteur du thérésyn, nouvel instrument hybride entre le thérémine et le synthétiseur analogique, qu’il a mis au point avec Yves Usson, concepteur électronique, et Chris Dubier, électro-acousticien. Nori déconstruit le son, le réarrange et jongle avec les signatures tonales aussi facilement que Jésus multiplie les petits pains. Et de temps à autres, il ne dédaigne pas accompagner Lady Gaga le temps d’une tournée.

vendredi 08 février 2019, 21h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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