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Week-end – Plan Godard

Jean-Luc Godard. 1967. Fr. / It. 95 min. Coul. DCP.


1+1 – 2020



Week-end et British Sounds ou l’art de l’utilisation du travelling chez Jean-Luc Godard à des périodes biens distinctes de sa carrière. De Week-end, véritable charge contre la société des loisirs, le cinéaste dira : « Je ne sais comment le présenter… C’est un film qui déplaira sûrement à la majorité des spectateurs. » Mais ce quinzième film du cinéaste est aussi la fin d’un cycle dit « classique », une charnière et un manifeste pour du renouveau. Godard a faim d’autre chose et cherche d’autres eaux sur lesquelles naviguer. Et ce départ, ce doigt d’honneur filmique, se fera avec panache en renouant avec la poétique de ses débuts : une idée par plan. Parfois des plans d’une rare complexité comme ce travelling, peut-être le plus long de l’histoire du cinéma, qui croque lors d’un embouteillage toute une société dans un mouvement où la satire côtoie tout aussi bien l’absurde que l’horrible. De tôle, il sera aussi question dans British Sounds quand Godard rapatrie sa caméra sur la chaîne de montage d’une usine automobile. S’il est désormais question de cinéma militant, Jean-Luc Godard n’en oublie pas pour autant les vertus du travelling. British Sounds s’ouvre donc sur un lent mouvement latéral parfaitement distancié : le vacarme de la mécanique, les bruits des ouvriers et une voix off dissertant sur la lutte des classes, l’érotisme bourgeois et prolétarien, l’émancipation de la femme et la révolution. Week-end et British Sounds ou l’art de l’utilisation du travelling à des fins contestataires, toutes périodes confondues pour le cinéaste.

Film interdit aux moins de 16 ans à sa sortie

Voir aussi British Sounds

mardi 14 avril 2020, 21h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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