TIME CODE – PLAN SÉQUENCE
MIKE FIGGIS. 2000. USA. 97 MIN. COUL. 35 MM. VOSTF.
Le 19 novembre 1999 à 15h très précisément débutait le tournage
de Time Code de Mike Figgis. Ce tournage allait durer
très précisément quatre-vingt-dix-sept minutes durant lesquelles
quatre caméras numériques – une nouveauté pour
l’époque – enregistrèrent quatre plans-séquences au même
moment. Pour la diffusion, ces quatre plans furent ensuite
assemblés dans un même cadre selon la technique du split
screen. Le son est quant à lui mixé de façon à sélectionner
telle ou telle fenêtre de manière à comprendre correctement
ces quatre histoires qui s’enchevêtrent. Quatre histoires,
donc, aux dialogues improvisés, sur des personnages qui
tentent de créer un film. Un objet aussi habile que fascinant,
comme une partie de Rubik’s Cube où le spectateur est
invité à créer son propre montage. À l’opposé du spectre se
situe Snake Eyes, haletant thriller de Brian De Palma, où l’inspecteur
Rick Santoro (Nicolas Cage) enquête sur l’assassinat
du secrétaire d’État à la Défense durant un match de boxe
à Atlantic City. Ambiance sulfureuse pour un polar conspirationniste
où le cinéaste peut revenir une fois de plus sur
sa grande obsession : jusqu’où le regard des protagonistes et
des spectateurs peut-il être manipulé ? Car Snake Eyes s’ouvre
sur une scène virtuose : un plan-séquence de treize minutes
dans lequel Nicolas Cage déambule dans les coulisses d’un
grand hôtel qui s’apprête à accueillir le combat de boxe du
siècle. Brillant, d’autant plus que les quatre-vingt-cinq
minutes restantes seront consacrées à décortiquer ces treize
minutes où tout était à voir. Vertigineux !
Voir aussi SNAKE EYES