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Plaisir d’amour

Nelly Kaplan. 1990. Fr. 101 min. Coul. 35 mm.


Les collections à la une



Une île tropicale dans le Pacifique en 1935, une nature luxuriante entoure une demeure coloniale délabrée et magique appelée les « Orchidées sauvages ». C’est dans ce décor que débarque le séducteur conquérant Guillaume de Burlador, descendant de Don Juan de Séville, pour être précepteur d’une jeune fille. L’élève est absente, elle se fait désirer, mais l’accueil de trois générations de femmes – la grand-mère, la mère et la sœur – rend l’attente plaisante.
Dans ce cadre paradisiaque, Nelly Kaplan crée une atmosphère fantaisiste, teintée de surréalisme. Luxe, charme et volupté dérivent vers un jeu de séduction et de dupe servi par un casting brillant : Pierre Arditi, Françoise Fabian, Dominique Blanc, Pierre Dux dans son dernier rôle, Heinz Bennent… Avec un regard malicieux et impertinent, la réalisatrice revisite le mythe de Don Juan : « J’aime les mythes, ils m’ont toujours fascinée, mais ce qui m’amuse, c’est de leur donner un coup de pied au cul – pour voir si ça bouge ».

Nelly Kaplan, surnommée la « flibustière du cinéma français » après son premier long métrage culte La Fiancée du pirate, a pratiqué jusqu’à son dernier film, Plaisir d’amour, un cinéma libre et original, célébrant la beauté et la force des femmes. Elle a déposé avec Claude Makovski, son producteur, le matériel de tournage et les copies d’exploitation de ses films. Plus de trois cents boîtes contenant ses courts métrages documentaires et ses longs métrages sont conservées à la Cinémathèque de Toulouse.

Un rendez-vous désormais traditionnel des documentalistes du service film de la Cinémathèque avec le public : un fonds des collections est exploré par les archivistes, puis offert au regard curieux des spectateurs.
Cette année, nous avons choisi d’interroger les films qui ont été déposés à la Cinémathèque de Toulouse par leurs réalisateurs. Inquiets de l’avenir de leur œuvre, concernés par le travail de mémoire ou simplement désireux d’offrir au public leurs films, les cinéastes nous confient parfois les rares copies qu’ils possèdent. C’est une histoire de confiance et d’affinité qui se construit avec le temps, grâce aux hommages que la Cinémathèque leur dédie mais aussi grâce au bouche à oreille entre collègues : « Où sont conservés tes films ? À Toulouse ? Et comment sont les magasins ? Ceux qui y travaillent, répondent-ils au téléphone quand on les appelle, sont-ils à l’écoute ?… ». La Cinémathèque ouvre grand ses portes aux créateurs, elle est attentive à leurs besoins, elle a conscience de l’anxiété avec laquelle on confie ses « petits » aux mains d’autrui.
Les réalisateurs qui font le choix d’envoyer leurs films à Toulouse sont de genres très différents : il y a les cinéastes aimant l’expérimentation, les indépendants engagés, les adeptes du policier, les maîtres du documentaire, et ainsi de suite. Nous vous réservons bien des découvertes, laissez-vous guider dans cette balade à l’année !

jeudi 02 décembre 2021, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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