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Sucre amer – Heligonka – Yann Le Masson

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Les collections à la une



Sucre amer
Yann Le Masson. 1963. Fr. 24 min. N&b. DCP.

Heligonka
Yann Le Masson. 1984. Fr. 26 min. Coul. Numérique.

Deux documentaires de Yann Le Masson en regard, aux deux extrémités de sa carrière, du politique à l’intime.

Sucre amer est le premier film européen à suivre une campagne électorale sur le vif. En 1963, Michel Debré, premier ministre du général de Gaulle, est élu député de La Réunion avec plus de 85 % des voix contre Paul Vergès, représentant du Parti communiste réunionnais. Entre discours, manifestations, témoignages, Yann Le Masson montre l’organisation de la fraude électorale. Le film a été interdit durant dix ans.
Heligonka nous projette dans une tragédie individuelle. Un récit fraternel : l’un filme, l’autre joue de la musique, l’un perd la vue, l’autre le regarde et l’écoute. Patrick Le Masson, le frère du réalisateur, devient aveugle. Entre l’intérieur chaleureux et familial de la péniche dans laquelle il vit et l’univers médical et technologique où il suit un traitement au laser, Yann Le Masson suit son frère. Il tente de capter, ressentir et interroger sa plongée progressive dans le noir.

Cinéaste militant, Yann Le Masson a réalisé une dizaine de documentaires en menant en parallèle une carrière d’opérateur et chef-opérateur reconnu. Le politique et l’intime sont liés dans tous ses films. Quand on lui demandait pourquoi il filmait, il répondait : « Pour changer, devenir différent, et ainsi, aussi peu soit-il, changer le monde. »
Yann Le Masson a déposé ses films à la Cinémathèque de Toulouse en 2011. En 2012, au décès du cinéaste, ce dépôt a été enrichi par Cathy Aubry Le Masson, sa femme, qui nous a confié toutes les archives de création et de production.

Un rendez-vous désormais traditionnel des documentalistes du service film de la Cinémathèque avec le public : un fonds des collections est exploré par les archivistes, puis offert au regard curieux des spectateurs.
Cette saison, nous avons choisi d’interroger les films qui ont été déposés à la Cinémathèque de Toulouse par leurs réalisateurs. Inquiets de l’avenir de leur œuvre, concernés par le travail de mémoire ou simplement désireux d’offrir au public leurs films, les cinéastes nous confient parfois les rares copies qu’ils possèdent. C’est une histoire de confiance et d’affinité qui se construit avec le temps, grâce aux hommages que la Cinémathèque leur dédie mais aussi grâce au bouche à oreille entre collègues : « Où sont conservés tes films ? À Toulouse ? Et comment sont les magasins ? Ceux qui y travaillent, répondent-ils au téléphone quand on les appelle, sont-ils à l’écoute ?… ». La Cinémathèque ouvre grand ses portes aux créateurs, elle est attentive à leurs besoins, elle a conscience de l’anxiété avec laquelle on confie ses « petits » aux mains d’autrui.
Les réalisateurs qui font le choix d’envoyer leurs films à Toulouse sont de genres très différents : il y a les cinéastes aimant l’expérimentation, les indépendants engagés, les adeptes du policier, les maîtres du documentaire, et ainsi de suite.
Nous vous réservons bien des découvertes, laissez-vous guider dans cette balade à l’année !

jeudi 13 janvier 2022, 19h00       Infos pratiques - Vente en ligne
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