Rupture

Raymonde Carasco. 1989. Fr. 85 min. Coul. 35 mm.

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Joa, une anthropologue travaillant sur les Aztèques, quitte le Mexique pour revenir à Paris à la recherche de sa sœur Anna dont elle est sans nouvelles. La disparue était comédienne et incarnait Justine dans une pièce de théâtre adaptée de Sade. Assistant à une représentation de la pièce avec une nouvelle actrice, Joa comprend que la cruauté, le malaise sur scène débordent sur la réalité. Une enquête qui se transforme en quête d’identité.

Raymonde Carasco est connue pour son travail expérimental et documentaire sur le peuple Tarahumaras. Elle livre avec Rupture un film de fiction original d’une grande force narrative qui, outre le clin d’œil à l’anthropologue habitant au Mexique, aborde des thèmes qui parcourent sa filmographie singulière : les figures féminines, le théâtre de la cruauté, le rapport entre l’art et la vie, l’écriture. Les actrices Bulle Ogier et Mireille Perrier, l’une délicatement tenace, l’autre en apparitions diaphanes, se prêtent avec justesse au jeu. La genèse du casting expliquée par Raymonde Carasco éclaire cette alchimie : « Duras a vivement conseillé à Bulle Ogier de voir mon premier long métrage, Julien – Portrait d’un voyant. Bulle a aimé la musicalité du film et m’a fait comprendre que, si un jour j’avais besoin d’une actrice, elle serait là. Le personnage de Joa a spécialement été conçu pour elle. J’étais la première à lui proposer un rôle après la mort de sa fille Pascale. Mon instinct m’a ensuite guidée vers Mireille Perrier pour incarner Anna. À cause d’une parenté dans la profondeur du regard. Et aussi, peut-être, parce que Mireille a sensiblement le même âge que Pascale… »

Les copies de Rupture ont été déposées à la Cinémathèque de Toulouse par Régis Hébraud en 2009 à la mort de sa femme Raymonde Carasco, avec laquelle il a collaboré en tant qu’opérateur et monteur.