Séance Traverse – programme de films courts

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Rencontres Internationales Traverse 2023

Frantic Forging (Jouons avec Muybridge)
Jean-Michel Rolland. 2022. Fr. 1 min. 40. DCP.

The Frog Is the Pond’s Witness
Anuj Malhotra. 2022. Inde. 3 min. 41. DCP. VOSTF

The Day Lives Briefly Unscented
Brandon Wilson. 2021. USA. 5 min. 03. DCP.

Bye Bye Now!
Louise Bourque. 2022. Canada. 9 min. 05. DCP.

Une vue imprenable sur la mer
Mika Yatsuhashi. 2021. Canada. 15 min. 08. DCP. VOSTF

backstage_episodes
Marcin Wojciechowski. 2020. Pologne. 11 min. 30. DCP. VOSTF

Cinegraffic Score
iloobia. 2022. UK. 4 min. 51. DCP.

Esterno giorno
Giulia Magno. 2021. It. 8 min. DCP. VOSTF.

Disparition
Anthony Rousseau. 2021. Fr. 4 min. 30. DCP.

Comment Stan Brakhage aurait pu regarder Fritz Lang
Ivan Faktor. 2023. Croatie. 30 min. DCP.

Séance présentée par Simone Dompeyre, directrice artistique
des rencontres internationales Traverse

Tarif unique : 4 €

Séance Traverse

La Cinémathèque n’a rien de l’armoire – théké de son étymologie – où classer des films ; elle est un espace du cinéma des plus vifs, du patrimonial au rarissime et de l’expérimental qui différemment et sans crainte participe de ces deux catégories là. Pour preuve, le footage récrit d›autres films avec le métrage retrouvé d’anciens.
La séance débute en jeu, avec les forgerons peu vêtus de Muybridge, images animées d’avant la prédominance du grand écran, avant que l’installation, la boucle sur écran et des films maintiennent en le dupliquant, le triplant, le malléant cet unique espace. Les autres films raniment la mémoire familière ou prise dans l’Histoire. Hommage au père par ses propres films amateurs, hommage à la grand-mère Marilyn, où la nature mouvante se superpose au portrait, en métaphore affective, la main de l’artiste y fait office d’obturateur. Recherche de reconstitution de la famille nippo-américaine qui a subi la suspicion voire l’opprobre durant la Seconde Guerre mondiale, par l’accalmie du super-8 parmi des documents du FBI. Les affres et les bonheurs de l’artiste s’y font, s’y défont, s’y refont en un trait animé précis, rappel du travail du réalisateur. Très différemment se suggère le cinéma vu du dedans, du hors-cadre : les essais d’une Monica Vitti en ses débuts. Différemment encore, une sarabande de fragments de pellicule montée en partition exprime ce qui fait qu’existe un film, laissant sourdre quelques bribes du récit. Inversement, disparaissent les motifs mêmes qui ont fait la célébrité de Dansons sous la pluie quand du corps dansant ne subsistent que quelques traces. Parfois le titre aborde le désir de défrayer l’usage narratif ; l’un cite un proverbe punjabi qui qualifie une grenouille de témoin, pour un triptyque en noir et blanc lumineux de plans de caméra de surveillance, portés par une voix over en hindou. Pour l’œil expérimental, l’expérience de la découverte-autrement de M le Maudit : trente minutes captées d’une transmission télévisuelle, ce qui altère l’image jusqu’à des bandes mouvantes bleuies, des flickers de lumière ; cependant, émergent l’enfant, le ballon, l’homme apeuré et en fuite.
La Cinémathèque est un lieu de vie du cinéma.

Simone Dompeyre, directrice artistique des Rencontres Internationales Traverse